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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 22:31

Après quelques vacances à la neige le blog est de retour. C'est le moment de mettre les travaux que vous avez réalisés pour le blog, au fur et à mesure qu'ils m'arrivent. Tout d'abord sur les relations internationales de 75 à nos jours, puis sur l'Union Européenne.

Un travail d'Aurélie Heustache-Marmoux (TL)

Comment la chute du mur de Berlin a-t-elle marqué le début de la fin du système soviétique ?

La seconde Guerre Mondiale terminée, le monde n’est pas encore débarrassé de tous ses conflits, et la tension présente entre les deux grands vainqueurs laisse présager le pire. Le monde est partagé, commence alors une lutte compétitive entre deux idéologies contraires : les soviétiques et l’Occident (disons plutôt idéologie communiste et idéologie libérale) . C’est à qui saura le mieux s’imposer à l’autre. Berlin, est à l’image de l’Allemagne : coupée et attribuée par morceaux aux quatre pays vainqueurs (URSS, Etats-Unis, Grande Bretagne et France), mais dans l’ombre menaçante de la Guerre Froide, les choses vont aller bien plus loin.

Le système soviétique est au bord du déclin, mais il s’efforce de continuer et sauve très bien les apparences, du moins pendant un certains temps, la puissance communiste met du temps à s’effondrer : dans les années 50, c’est la conquête de l’espace, qu’ils remportent sur les Etats-Unis (premier être vivant dans l’espace : Laïka, 1957 ; premier homme : Youri Gagarine, 1961 ; première femme : Valentina Terechkova, 1963). L’URSS est glorieuse, félicitée par le monde entier, y compris par le président américain lui-même, mais tout n’est pas aussi brillant que ce qu’il y parait.


En juin 1948, les soviétiques décident de couper les communications entre Berlin-Est et Berlin-Ouest, la ville est alors séparée en deux blocs distincts, commence alors le blocus. Cependant il n’atteindra jamais son but : après une année d’acharnement dans un camp comme dans l’autre, les occidentaux sont toujours présent, ils ont trouvé une parade au stratagème des soviétiques. L’hiver et les attaques des communistes ne sont pas suffisant pour les chasser de Berlin : ils ravitaillent par avion et soutiennent énormément la population de Berlin-Ouest qui, naturellement souffre du blocus. Les soviétiques résignés, lèvent le blocus en mai 1949, toutefois ils ne s’avouent pas vaincus pour autant. (Entre temps la zone d'occupation soviétique devient la République Démocratique Allemande tandis que les occidentaux unifient leurs trois zones en République Fédérale Allemande).

Après l’échec du blocus, et en réaction aux mouvements de la population de l’Est qui fuit inlassablement la misère pour rejoindre l’îlot occidental porteur d’espoir, ils décident d’ériger un mur. En 1961, le « rideau de fer » se matérialise : un mur est construit à l’intérieur même de la ville, les populations sont complètement isolées l’une de l’autre, ils leur est pratiquement impossible de se voir, de se rencontrer.



Certains berlinois avaient réussi à s’échapper pour gagner d’autres pays, mais après la construction du mur, sur toutes les tentatives de franchissement, seulement quelques milliers de personnes passent tandis que des centaines sont tuées.

La population de la RDA veut à tout prix partir, et la misère de leur condition en tant que citoyens soviétiques supplante les risques de gagner la RFA. Car en pleine guerre froide, l’URSS entretient l’armée tant bien que mal : elle est équipée et parée à toute attaque militaire éventuelle, mais pendant ce temps, la famine frappe le peuple et les gens meurent de faim, délaissés, abandonnés à leur sort par leur dirigeants, après deux guerres mondiales et un monde à reconstruire. Les conditions de vie ne s’arrangent pas, et il y a de plus en plus de tentatives pour s’enfuir. Le système soviétique coince, il s’enraye.


A cause de l’émigration incessante et de plus en plus importante, les dirigeants de la RDA finissent par céder. Le 9 novembre 1989, une annonce assez obscure du gouvernement est lancée en fin d’après midi, concernant la possibilité d’une ouverture plus lâche des frontières… en début de soirée des milliers de personnes sont devant le mur et veulent traverser. Les premières passent avec un contrôle d’identité et des passeports, mais la nouvelle des récents changements de dispositions quant au voyage des ressortissant de la RDA se propage, notamment grâces aux médias et au journal de 20 heures.

Dans les environs de 23heures, l’afflux de population se fait de plus en plus grand, les soldats qui gardent le mur, ne savent que faire : ils n’ont pas reçu d’ordres officiels… mais, devant l’insistance de la foule et le risque d’émeutes violentes, le responsable décide finalement d’ouvrir les barrières avant que la situation n’empire encore.

 

20 000 personnes traversent, sans contrôle aucun dans l’heure qui suit cette décision, c’est un événement incroyable et les gens émerveillés sont poussés par la curiosité : depuis presque 30ans maintenant le mur existe, et d’un coup tout change, un monde s’effondre, s’efface. Des jeunes qui n’avaient jamais vu Berlin-Ouest peuvent enfin y accéder et vice-versa, les familles séparées depuis des années espèrent des retrouvailles… Les foules sont en liesse.

Le mur sera en grande majorité et assez vite démonté au cours de l’année 1990, et des fragments seront éparpillés dans le monde, avec un marché noir qui se développe autour de cette démolition.

Le régime Soviétique a désormais perdu sa puissance, le monde l’a découvert, les apparences sont tombées avec le mur. Car depuis la fin de la guerre, le système soviétique est bancal, cependant, il restait une puissance qui se dressait devant les Etats-Unis et les menaçait, mais ses affaires ne s’arrangent pas et la splendeur passée de l’URSS se fane peu à peu.

(Sans compter que depuis la mort de Staline en 1953, et avec lui la disparition de son charisme hypnotisant les foules, ainsi que la fin de son régime totalitaire, la corruption au sein du parti communiste prend une ampleur considérable, et n’aide pas à la reconstruction.)

 

En effet, en 1985, Gorbatchev, dirigeant du pays, créait la Perestroïka (reconstruction, restructuration en russe), un ensemble de réformes, qui laissaient prévoir une sorte d’alliance pour des recherches communes entres les Etats Unis et l’URSS, afin de progresser plus vite dans la technologie, cependant, ces projets ont révélés le retard que prenait et accumuler l’URSS par rapport aux américains, les failles commençaient à apparaître. 

 

Les apparences s’effritent avec le temps, et laissent apercevoir la réalité. Derrière la conquête fructueuse de l’espace dans les années 50 et une puissante armée, est cachée une population qui souffre et meurt de misère, quand elle veut fuir et tenter de survivre, le gouvernement ne trouve pas d’autre solution que de la parquer pour ne pas diriger un territoire vide. L’Occident tient tête au système soviétique et le pousse dans ses retranchements, le précipite à sa fin. La chute du mur de Berlin, est symbolique et marque dans les esprits de chacun, le début de la fin d’un système en bout de course.

Sources :
Wikipédia 
Herodote.net
le site de la ville de Berlin
Guerrefroide.net
Encarta



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Voici donc le premier travail de cette série sur les relations internationales depuis 1975:

J'ai rajouté en italique quelques précisions ou rajouts indispensables et mis des liens avec les articles en rapport sur le blog.

J'ai aussi essayé de corriger les fautes d'accords et de ponctuation ainsi que quelques erreurs factuelles (non les italiens n'ont jamais obtenus de zones d'occupation en Allemagne. ) 

L'ensemble est intéréssant même si tu te perds un peu à raconter toute l'histoire de Berlin et du bloc soviétique (dans un certain désordre) depuis 1945 pour essayer de repondre à la problématique posée dans le sujet...

Quelques approfondissements au passage:

En fait comme tu le précises bien, le mur est lui même le symbole de l'echec du système soviétique car ceux-ci sont contraint, pour maintenir la cohésion de leur empire, d'empêcher leur population de fuir. Pourtant même si la désagrégation du bloc soviétique est prévisible, sa soudaineté prend tout le monde par surprise, à l'Est comme à l'Ouest.

L'éssoufflement (notamment économique) de ce système est patent à partir de la mort de Staline, mais soigneusement caché par la propagande. Les réformes de Khrouchtchev lancée en 1956 ne suffisent pas à faire repartir l'économie et après la longue période de stagnation breijnevienne, Mikhail Gorbatchev qui prend les rènes de l'URSS en 1985 essaye de relancer le projet communiste par davantage de libertés publiques et par l'introduction d'une part de capitalisme avec notamment l'aide de capitaux occidentaux (mais comme Maeva doit nous reparler de la politique de Gorbatchev, je n'en dirais pas plus pour le moment.).

Ce faisant, il se place dans une situation où l'URSS ne peut plus se permettre d'apparaître comme une nation menaçant son peuple. Et encore moins ceux des états-frères comme la RDA. C'est ce qui explique que face à la montée des contestations en Pologne, en Hongrie ou en Allemagne, les gouvernements communistes de ces pays n'osent plus utiliser ouvertement la force.

C'est en Hongrie que le premier craquement apparait lorsque son gouvernement plus modéré qu'ailleurs dans le camp soviétique décide d'ouvrir officiellement ses frontières pendant l'été 89. Cet exemple fait tache d'huile et de nombreux allemands commencent déjà à passer à l'Ouest via la Hongrie. Mais comme Gorbatchev est en pleine négociation avec les Etats-Unis pour obtenir une aide financière et technologique, il est hors de question de risquer de facher les occidentaux en réprimant ces mouvements. C'est pourquoi lorsqu'un million de personnes se pressent devant le mur en novembre 89 pour demander son ouverture, le gouvernement est-allemand ne sait plus quoi faire.

Et pourtant quelques mois auparavent, la RDA avait fété son quarantième anniversaire en grande pompe. Mais les fêtes et les manifestations grandiloquantes cachent mal la lassitude de la majorité de la population. Alors quand le gouvernement, dans un texte maladroit finit par entrouvrir le passage, c'est la ruée. Les "Vopos", la police du peuple est-allemande, sans ordres laisse faire.

Le 40ème anniversaire de la création de la RDA en octobre 89. Toute la joie de vivre et la bonne humeur des dignitaires communistes s'exprime...

A l'Ouest, on découvre la situation à la télévision. Les berlinois de l'Ouest accueillent avec effusion leurs frères de l'Est et presqu'aussitôt s'attaquent à coup de pioche au mur qui est rapidement démantelée. Le célébre violoncelliste russe Mstislas Rostropovitch, qui avait dû fuir à l'Ouest quelques années auparavent, interpréte un concert improvisé sur l'emplacement du mur en ruine (une scéne qui deviendra le symbole de la fin du mur).

La coupure en deux pays ne peut plus tenir et le processus de réunification commence. Un rapprochement qui aboutira le 3 octobre 90. Dans les semaines qui suivent la destruction du mur ce sont tous les pays du bloc de l'Est qui voient leur régimes communistes disparaitre. La plupart du temps d'eux-mêmes, les dirigeants communistes donnant leur démission (ou faisant une deuxième carrière dans le système démocratique), parfois par une violente révolution comme en Roumanie. En Union Soviétique elle-même la situation n'est plus tenable. L'opposition interne comme les mouvements nationalistes des républiques périphériques remettent en cause l'autorité de Gorbatchev et la légitimité du système communiste. De plus en plus isolé face à la contestation, fragilisé après une tentative de coup d'état raté des communistes les plus radicaux à l'été 91, Gorbatchev donne sa démission le 25 décembre 91. Le parlement de Russie dirigé par Boris Eltsine en profite pour proclamer la fin de l'URSS et du régime communiste.

Comme les vannes d'un barrage, l'ouverture des portes du mur de Berlin marque la fin du système communiste qui, en deux ans, se désintègre complétement à la surprise du monde entier...

Pour terminer un reportage de la télévision canadienne qui montre à la fois la joie des berlinois mais aussi les inquiétudes pour l'avenir...

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commentaires

F
que Dieu nous aide
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L
<br /> Très bon blog je reviendrai avec grand plaisir et au fil du temps et de l'actualité, faire un tour par ici.merci.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> un grand merci a vous pour cette réponse claire et très précise qui en éclairera plus d'un.<br /> <br /> lors d'une soirée entre amis nous avions soulevés cette question, nous avons maintenant la réponse.<br /> pour resté dans l'actualité du moment je recommanderai le documentaire "Un mur à Berlin" de P.Rotman et le petit film d'animation de la Deutsche Welle " Emmurés, la frontière interallemande"<br /> térrifiant mais a découvrir pour se rendre vraiment compte des mesures de sécurité mis en place a cette époque .<br /> Voici le lien:<br /> <br /> http://www.dw-world.de/popups/popup_single_mediaplayer/0,,4418631_type_video_struct_11820_contentId_4442332,00.html<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Merci pour cette intéressante vidéo. Les documentaires de Patrick Rotman sont généralement passionnants et fort bien faits.<br /> <br /> <br />
L
<br /> j'aurais une question, d'après le peu de cartes que j'ai pu trouvé sur le net de l'ex RDA, je vois que Berlin ouest /est était donc situé au coeur de la RDA .<br /> comment faisaient les citoyens de l'ouest pour se rendre a BERLIN ?<br /> un accés par route ou voie de chemin de fer reliait elle les deux blocs si c'était le cas elle devait elle aussi être cerné par un mur jusqu'a la frontière est allemande.<br /> j'ai du mal a comprendre, les habitants de berlin ouest vivaient donc eux aussi enfermé a l'intérieur de la RDA.<br /> d'avance merci pour vos réponses<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Il serait plus vrai de dire que les berlinois de l'ouest étaient un peu comme sur une île, au milieu de la RDA. Les voies d'accés existent notamment les lignes aérienne régulières qui<br /> passent par des couloirs de vol strictement définies par l'Allemagne de l'Est. Au sol existe aussi des liaison entre le Nord, le Centre et le Sud de la RFA et Berlin  mais elles sont<br /> étroitement surveillées : il existe  trois lignes de trains (sans arrets intermédiaires) et trois autoroutes toutes sévérement surveillées qui traversent la RDA. On n'a le droit de<br /> ne s'arreter qu'à des aires d'autoroutes contrôlées par l'armée (mais avec des magasins d'état est-allemands où on peut payer en Deutchmark de l'ouest) et interdites aux allemands de l'est.<br /> Elles sont toutes entourées de barbelés et aussi surveillées que le reste de la frontière.<br /> <br /> <br /> En espérant que cela a répondu à vos questions<br /> <br /> <br /> <br />