Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 16:38

 

L'Union Européenne vient cette semaine de se doter d'un président et d'un haut représentant aux affaires étrangères. Le belge Herman von Rompuy et la britannique Catherine Ashton  ont été élus respectivement à ces deux postes par les 27 chefs d'états réunis en Conseil européen à Stockholm.

Une bonne nouvelle pour la construction européenne, mais le choix de deux quasi inconnus plus appréciés pour leurs capacités de conciliateur que pour leur vision politique est aussi le symbole de la paralysie actuelle du projet d'Union Européenne.

C'est la suite logique de la mise en place du traité de Lisbonne en cours de ratification à l'heure actuelle. Même s'il n'a pas encore été totalement signé par les 27, il doit commencer à fonctionner le 1er décembre 2009. Il faut donc conformément à celui-ci désigner un président et un ministre des affaires étrangères capables de représenter l'Union.

Quel sont leurs rôles ? le président est élu pour un mandat de deux ans et demi renouvelable une seule fois, et doit donner un visage à l'Europe sur la scène internationale. Il n'a pas de véritable pouvoir de décision mais sera surtout un médiateur chargé de trouver des compromis entre les nombreux membres de l’UE et de servir d'arbitre dans leurs querelles. Problème, c'est déjà un peu le rôle du Président de la Commission européenne (à l'heure actuelle José Manuel Barroso) qui dirige cette institution au centre de l'Union.

La charge de haut représentant aux affaires étrangères (une fonction qui existe déjà sous une forme un peu différente) est, elle, mise en place pour une durée de cinq ans. Celui-ci doit s'occuper des négociations diplomatiques de l'U.E. avec le reste du monde. 

Les tractations politiques ont été importantes, il fallait à la fois ménager les susceptibilités de tous les pays et trouver des personnalités suffisamment consensuelles pour plaire à tout le monde . C'est ainsi que Tony Blair, l'ancien premier ministre britannique longtemps favori pour le poste de président a été recalé du fait du souvenir de son soutien à l'engagement américain en Irak. 

Le choix d'Herman Von Rompuy, premier ministre belge, est celui d'un homme discret, peu connu internationalement mais qui a su se montrer capable de faire fonctionner une Belgique déchirée entre Wallons et Flamands. Un homme compétent et diplomate mais qui ne risque pas de chercher à faire de l'ombre aux grands dirigeants de chaque pays.

Celui de Catherine Ashton a été plus surprenant, cette commissaire européenne est peu connue, y compris dans son propre pays et s'est surtout occupé d'économie et d'affaires sociales. Beaucoup d'observateurs pensent qu'il s'agit là du moyen de mettre à la fois une femme à un poste majeur, de manière à introduire davantage de parité dans les instances européennes, et une Britannique pour contenter le Royaume-Uni qui s'estime sous-représenté dans les postes de décisions importants.

Il ne reste plus qu'à attendre de voir ce que vont faire réellement ces deux nouveaux responsables, même si la plupart des commentateurs restent sceptiques sur leur véritable importance face aux Etats qui n'ont pas vraiment envie de renoncer davantage à leur souveraineté politique et diplomatique au profit de l'Europe.

Le président européen vu par Martin Vidberg

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
<br /> Bonne journée et merci de nous donner des informations importantes. Pascal Djemaa, journaliste.<br /> <br /> <br />
Répondre