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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 23:57

2 textes assez classiques, déjà largement utilisés dans d'autres examens. Ajoutez y des questions sans trop de doubles sens  possibles et voilà une epreuve plutôt facile.

"Le président de la République donna brusquement sa démission le 28 avril 1969, à la suite d'un référendum qui lui avait été défavorable, relatif à des problèmes secondaires : la structure des autorités locales en France, et une réforme du Sénat. Démissionner sur des problèmes de cet ordre donna à penser que le but du référendum était, au moins en partie, de fournir à de Gaulle un prétexte pour quitter la présidence. Il avait accompli les actions d'éclat exigées par les crises qui l'avaient amené au pouvoir. Il avait consolidé de nouvelles institutions politiques. Il avait mené à bien la décolonisation de l'Afrique française tout en sauvegardant la confiance de la France en elle-même et son prestige dans les anciennes colonies. En évitant de peu une guerre civile naissante, il avait rendu à la France son orgueil national en lui donnant un rôle central dans la politique de l'Europe et de l'Alliance Occidentale. Son défi aux États-Unis visait en grande partie à redonner assurance aux Français.
 
Mais les soulèvements étudiants de 1968 avaient ébranlé de Gaulle. Et les problèmes qui se posèrent à lui par la suite manquaient d'envergure par rapport à la vision qu'il avait de lui-même. Assurer le développement de l'économie, arbitrer entre des revendications dans le cadre de ressources limitées, organiser et diriger un État bureaucratique, c'était là les tâches de ce qu'il appelait avec quelque mépris 1'« intendance » : elles n'étaient pas du ressort des héros. Le référendum du 27 avril lui donna l'occasion de partir en beauté, et lui évita cette dégradation de l'autorité qu'il craignait tant. Et ce fut la solitude de Colombey : de Gaulle ne vit plus aucune personnalité politique, ne fit plus aucune déclaration, travailla à ses Mémoires, et attendit la mort. "
 
Henry Kissinger,conseiller puis secrétaire d'Etat du Président des Etats-Unis R. Nixon, A la Maison Blanche (1968-1973), Fayard, 1979, pour la traduction française.

1) A quelles crises Kissinger fait-il allusion quand il évoque l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir ?

La guerre d'Algérie et les troubles qu'elle entraîne dans la population française avec la revolte des partisans de l'Algérie française
le 13 mai 58. D'autant que la IVème république et son instabilité chronique laisse la France incapable de réagir.

2) Relevez les mesures prises par le général de Gaulle pour y faire face

Création d'une nouvelle république, la Vème avec des institutions présidentielles fortes, l'indépendance algérienne qui devient de plus en plus inévitable et de façon plus large préparer la décolonisation de toute l'Afrique française en gardant des liens particuliers très forts: le "pré-carré", partenariat économique, franc CFA, bases militaires, francophonie etc..

3) Quels sont les principaux axes de la politique extérieure du général de Gaulle d’après Kissinger ?

En plus de la question post coloniale évoquée en 2, la poursuite de la politique européenne avec l'axe franco-allemand et une certaine indépendance critique face aux Eats-Unis. C'est à la fois la dissuasion nucléaire, mais aussi le retrait du commandement intégré de l'OTAN et une certaine distance avec les positions officielles américaines (critique de l'intervention au Vietnam, voyage à Moscou)

4) Comment l’auteur explique-t-il le départ du général de Gaulle en 1969 ?

Mai 68 a mis à mal la confiance en lui de de Gaulle face à une société qui évolue et qu'il ne comprend plus. Les problèmes économiques et sociaux ("l'intendance") plus secondaires aux yeux du général deviennent la préoccupation majeure de la politique à la fin des 30 glorieuses et arrive le temps des technocrates. Cela ne l'intéresse plus. La France est désormais appaisée après l'épisode algérien et le referendum de 69 n'est dès lors plus qu'un pretexte pour quitter un pouvoir qui ne satisfait plus de Gaulle.

5) Quelle image Kissinger donne-t-il du général de Gaulle ?

Il y a à la fois une vision assez admirative de l'oeuvre de de Gaulle pour remettre à flot un pays divisé et secoué par des crises, mais aussi une certaine ironie devant l'aspect "statue du commandeur" qui ne veut pas s'abaisser à gerer les question plus secondiare "d'intendance". Cela refléte aussi les relations tendues entre les Etats-Unis et la France gaullienne, la première vivant comme une forme de trahison la volonté d'indépendance et l'anti américanisme affichée du général après la seconde guerre mondiale et le Plan Marshall.


Extraits du communiqué de Brioni (Yougoslavie) publié à l'issue de la rencontre entre Nasser, Nehru et Tito le 19 juillet 1956

        La conférence tenue à Bandoung l'année passée a posé certains principes qui devraient gouverner les relations internationales. Les trois chefs de gouvernement en réaffirment les dix principes qu'ils ont toujours soutenus.
        Ils ont conscience que les conflits et la tension du monde actuel ont fait surgir des craintes et des appréhensions pour le présent et pour l'avenir. Tant que ces craintes et ces appréhensions domineront le monde, aucune base ferme pour la paix ne pourra être établie. (...)
        La division du monde actuel en puissants blocs de nations tend à perpétuer ces craintes. La paix doit être recherchée non à travers la division mais en visant la sécurité collective sur une base universelle, en élargissant la sphère de liberté et en mettant fin à la domination d'un pays sur un autre.
        Le progrès vers le désarmement est essentiel pour diminuer la crainte de conflit. Ce progrès doit d'abord être fait dans le cadre des Nations unies et devrait inclure à la fois les armes atomiques et thermonucléaires et l'armement conventionnel ainsi qu'un contrôle adéquat sur la mise en œuvre des accords qui ont été réalisés. (...)
        L'intensification des efforts visant à accélérer le développement des régions sous-développées du monde constitue l'une des tâches principales pour l'établissement d'une paix permanente et stable entre les nations. A cet égard, les trois chefs de gouvernement reconnaissent l'importance d'une coopération économique et financière internationale et considèrent qu'il est nécessaire et désirable de constituer et de rendre effectif le fonds spécial des Nations Unies pour le développement économique. (...)
        Croyant que la domination coloniale est absolument indésirable et qu'elle est nuisible autant à ceux qui gouvernent qu'à ceux qui sont gouvernés, ils se doivent d'exprimer leur sympathie pour le désir de liberté du peuple algérien.

Source : Ph. Braillard et M. R. Djalilli, Tiers-Monde et Relations Internationales, Masson, Paris, 1984.


1) Qui sont Tito, Nehru et Nasser ?

Tito, dirigeant communiste yougoslave est l'un des rares à s'opposer ouvertement à Staline  après la guerre et à proposer une voie socialiste indépendante. Nehru est le premier ministre indien depuis son indépendance en 1948. Il est l'ancien disciple de
Gandhi. Nasser, est lui un général égyptien arrivé au pouvoir, promotteur du panarabisme et dont la volonté d'indépendance par rapport à l'occident le pousse à soutenir les indépendantistes algériens et aboutira un an plus tard à la crise de Suez

2) Dégagez à partir du document les grandes lignes du contexte international évoqué par les auteurs.

La division en 2 blocs dirigés par l'Union Soviétique et les Etats-Unis rythmée par la menace nucléaire devient le cadre de la politique internationale. il devient impossible d'echapper à la nécéssité de chosisr un camp chacune des puissances se faisant préssentes tant dans les domaines économiques, politiques ou militaires.

3) Montrez que ce document s’inscrit dans la continuité de la conférence de Bandoung.

La conférence de Bandoung en 1955 en Indonésie réunit les dirigeants de pays pour la plupart nouvellement décolonisés d'Afrique et d'Asie et insiste sur la nécéssité de trouver une solidarité entre tous ces pays qui forment ce qu'on appelle désormais le Tiers Monde  ainsi que de poursuivre la lutte anticoloniale notamment en Afrique.

4) Quelles sont les propositions émises par les auteurs pour garantir la sécurité collective ?

On peut considerer cette déclaration comme le vériatble acte de naissance du non-alignement. trouver une plus juste représentation et coopération mondiale. Désarmement nucléaire des grandes puissances et appel à un organe régulateur, l'ONU où le poids du tiers monde, du fait du nombre, pourra être reconnu. Le rappel de la nécéssité de lutter contre le colonialisme et d'organisation une solidarité mondiale sont les autres éléments majeurs de ce mouvement.

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