Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 12:26

Cette année le bac a été marqué par un nombre inhabituellement élévé de coquilles, sujets mal conçus, voir changés à la dernière minute. Notamment les deux sujets de composition de l'épreuve d'histoire géo de série générale invalidés le jour même de l'épreuve.

Des erreurs qui ont rappelé que le bac est une gigantesque machinerie humaine, un petit rouage grippe quelque part et c'est tout l'édifice qui tremble. Mais c'est aussi la preuve que tel un chat, notre belle institution est capable de réagir à la vitesse de l'éclair et de toujours retomber sur ses pattes.


Néanmoins cela pose aussi des questions: comment notamment pour les sujets de mathématiques a t-on pu laisser passer de telles erreurs alors que ceux-ci sont testés et normalement contrôlés avec soin. C'est ainsi que j'ai moi même participé à la commission de test l'année dernière où j'ai avec d'autres collegues testé une bonne vingtaine de sujets potentiels, dont le texte de Kissinger tombé cette année. Deux jours de travail où nous en avions recusés certains, reformulés ou corrigés d'autres...

Autre souci, le silence assourdissant de notre hierarchie à ce sujet. L'information filtre peu et j'ai dû pas mal chercher pour en savoir plus sur les raisons précises qui expliquent ces incidents. Des couacs qui ne doivent pas non plus cacher le gigantesque tour de force que représente l'organisation d'un tel examen à l'échelle d'un pays entier. Mais autant d'incidents malheureux qui vont pouvoir donner du grain à moudre aux partisans de la suppression pure et simple de cet examen national.

Premier plantage : le sujet de maths des L (le 19 juin au matin), le sujet de physique-chimie des S (le 19 juin au matin aussi), l'option sciences de l'ingénieur chez les terminales STI (le 19 juin, l'après-midi cette fois) comprenaient
des coquilles qui pouvaient alterer le contenu même de l'épreuve.

Ensuite le sujet d'italien du 23 juin comportant là aussi des coquilles sur le report des lignes à analyser que nous avons signalé à l'administration en cours d'épreuve.

Il semblerait dans les deux cas qu'il s'agisse d'erreurs lors de la recopie des sujets pour l'impression définitive. Je me garderai bien de jeter la pierre pour ce qui est de laisser des fautes ou des coquilles lorsqu'on tape un texte sur ordinateur, mais n'y aurait-il pas pu y avoir une meilleure relecture ?

Et puis le 24, epreuve d'histoire géographie: 
changements de sujets en catastrophe.

Si à Vizille nous avons eu l'information immédiatement et que les sujets de composition ont donc été changés 20 mn après l'ouverture des enveloppes (et non immédiatement comme je l'avais d'abord écrit), ce n'a pas été le cas partout et notamment à Paris et dans son agglomération certains candidats ont appris la modification une heure après le début de l'épreuve. Les raisons d'un tel changement sont restées nébuleuses d'autant que l'Institution est demeurée muette sur le sujet, certains médias ont évoqué des vols de sujets (non confirmé, même s'il y a bien eu quelques cas) En fait, il semblerait que  le jeudi 18 juin, douze candidats au baccalauréat venus passer l'épreuve de philo à Notre-Dame-de-la-Merci, à Montpellier, aient trouvé dans l'enveloppe un sujet d'histoire-géo. Rapidement la rumeur a enflé notamment autour du sujet sur l'Union Européenne. D'où ce changement en urgence...

Dernier "gag" d'un goût douteux relevé cette année, un sujet de STG en économie droit qui consistait à élaborer un raisonnement juridique permettant de justifier pour une entreprise le licenciement d'une salariée insuffisamment productive. Voilà qui est élégant en ces temps de crise et de plan sociaux massifs...

N.B.: J'ai beaucoup utilisé la passionnante revue de presse sur l'éducation de Philippe Watrelot pour cet article


Partager cet article
Repost0

commentaires