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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 12:30

Jour de fête à Pékin et dans tout le pays qui s'apprête à célébrer ce 1er octobre le soixantième anniversaire de la révolution chinoise.  (Pour plus de détail sur cet événement voir l'article que nous y avons consacré.)
                    Le défilé des personnels féminins de l'armée chinoise a fait sensation.

100 000 personnes ont défilé sur la place Tien An Men au centre de Pekin. Des militaires bien sûr avec avion de chasse et missiles intercontinentaux, mais aussi des écoliers ou les sportifs héros des derniers
Jeux Olympiques de Pekin en 2008. Des actions symboliques ont été menées pour renforcer l'unité du pays sécoué par les revendications nationales des Tibétains ou des Ouigours. Les minorités ethniques au sein du pays sont mises en avant au travers de 56 colonnes représentant les différents peuples de la Chine Une cérémonie retransmise dans tout le pays par la télévision nationale et qui sera clôturée par un gigantesque feu d'artifice.

Le JDD montre dans un superbe diaporama les fastes de cette journée.

Le président Hu Jintao, du haut de la terrasse de la Paix Celeste où trône le portrait de Mao Ze Dong a ainsi lancé:
"Le développement et le progrès de la nouvelle Chine depuis 60 ans ont  prouvé pleinement que seul le socialisme peut sauver la Chine et que seules la  réforme et l'ouverture pouvent assurer le développement de la Chine, du  socialisme et du marxisme"

Voilà résumé l'étrange paradoxe qu'est cette Chine triomphante. Un régime politique qui cite Marx et qui tient d'une main de fer le pays tout en s'étant totalement ouvert économiquement aux joies du capitalisme et de la consommation. Cela peut paraître étonnant à nos yeux mais finalement dans l'optique chinoise, le socialisme est là pour contrôler cette croissance économique et permettre le developpement harmonieux de l'ensemble du pays. Le nationalisme, toujours très fort dans "l'Empire du Milieu" permet de souder le peuple et ses dirigeants. Le XIXème siècle a été le siècle de l'Europe, le XXème celui des Etats-Unis, le XXIème sera celui de la Chine.

Comme toujours en Chine, la sécurité a été impressionnante et la capitale consciencieusement quadrillée par la police pour éviter toute contestation ou débordement. Le centre de Pekin (une ville de 17 millions d'habitants) étant interdit au public dès la veille.

Quelques chiffres illustrent bien la croissance chinoise qui s'apprête à doubler le Japon et devenir derrière les Etats-Unis
la 2ème puissance économique mondiale. (origine des données chiffrées : Alternatives économiques /  l'Alsace.fr)

En 2008, le PIB de la Chine est de 3007 milliards d'euros contre 3371 milliards pour le Japon (et 1962 milliards pour la France)  Les Etats-Unis gardent encore une confortable avance avec environ 9770 milliards d'euros. Depuis 30 ans, la Chine continue d'afficher une croissance insolante avec un progression de 10% en 2008 là où l'U.E., les Etats-Unis ou le Japon atteignent péniblement 1,5%

La Chine a produit l’année dernière 500 millions de tonnes d’acier (contre 150 000 tonnes en 1949) et 501 millions de tonnes de céréales (contre 300 millions de tonnes en 1978 et 113 millions de tonnes en 1949). Les usines de montages installées dans les Zones Economiques Spéciales y produisent 9,3 millions de voitures par an.

La situation matérielle d'une bonne partie des chinois s'est largement améliorée : le pays est passé de 20% de personnes sachant lire et écrire en 1949 à un taux de scolarité de plus de 99% comparable aux pays développés. Du fait de ses 1, 3 milliard d'habitants, le PIB par personne de 3630 euros reste encore loin des standards européens (17800 euros environ) mais on vend en Chine un million de voitures par mois et des centaines de supermarchés (dont 125 Carrefours) fleurissent dans tout le pays.

                   

Malgré tout cette grande fête est aussi un moyen de se rassurer: la Chine est  un peu inquiéte pour son avenir : Comme le montre ce graphique de la balance commerciale chinoise, les exportations et les importations ont flanché depuis un an. En touchant ses principaux clients et fournisseurs, la crise économique l'a lourdement frappée et les chiffres de 2009 risquent de ne pas être aussi bons que ceux des années précédentes. La répartition des richesses est un autre problème dans ce pays de 1,3 milliards d'habitants où les campagnes de l'interieur restent pauvres. De plus elle commence aussi à prendre conscience que son urbanisation et son industrialisation massive n'est pas sans coût environnemental. L'air des grandes villes chinoises est l'un des plus pollué du monde, les reserves d'eau potables ont été contaminées par des métaux lourds tout comme de nombreuses terres agricoles.

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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 16:10



Ce mardi 12 mai 2009, toute la Chine commémore le souvenir du terrible séisme de magnitude 7,8 sur l'échelle de Richter qui frappa la province de Sichuan, région pauvre et rurale du centre de la Chine, il y a un an an jour pour jour.

Quelques jours après la catastrophe, les bilans officiels faisaient état de près de 69 000 morts et de 18 000 disparus. Près de cinq millions de  blessés dont 145 000 furent hospitalisées. Cinq millions de Chinois se sont retrouvés sans abri. Le tout moins de trois mois avant le début des J.O. de Pékin.



Le président Hu Jingtao, s'est rendu sur l'épicentre du tremblement de terre pour lancer des cérémonies du souvenir très encadrées et orchestrées et annoncer que grace à la formidable mobilisation du peuple chinois, les travaux de reconstructions devraient être terminés pour septembre de cette année soit avec un an d'avance sur les premières estimations. (On pourra consulter ce site en français de la télévision officielle chinoise CCTV pour en savoir plus sur ces cérémonies.)

Mais derrière le discours officiel ce séisme est une tragédie qui met en lumière les limites du développement chinois et les inégalités profondes de ce géant à la croissance rapide.  D'autant que, dans le même temps, de nombreuses voix commencent à s'élever pour dénoncer les zones d'ombre de cette catastrophe.

Ainsi, le gouvernement a longtemps tenu secret le nombre exact d'enfants morts dans les établissements scolaires qui se sont mystérieusement écroulés comme des châteaux de cartes. Ce n'est que tout récémment que Pékin a avancé le chiffre de 5335 victimes. C'est un sujet sensible car des soupçons de malfaçons de plus en plus importants taraudent des parents d'élèves mettant en accusation les entrepreneurs et les autorités locales. Des protestations vite arrétées par le gouvernement qui a interdit toute manifestation publique et a préféré indemniser les parents, pour la plupart très pauvres (le salaire moyen tourne autour de 350 euros par mois) d'une prime d'environ 15 000 euros par enfants. De plus, il leur a été permis exceptionnellement d'avoir un nouvel enfant, car il ne faut pas oublier que l'obligation de n'avoir qu'un seul enfant est toujours en vigueur en Chine pour limiter la natalité.

Heurts avec la police qui ont suivis l'interdiction d'une manifestation de parents protestant fin mai 2008 contre le secret entourant la mort de leurs enfants dans les écoles (source New York Times ).

De même de nombreuses régions reculées attendent toujours les secours et la reconstruction promise  et vivent dans des tentes ou des camps de préfabriqués. Mais il ne faudrait pas non plus minorer le formidable élan de solidarité de la population chinoise notamment au travers de nombreuses Organisation Non Gouvernementales caritatives qui sont venus en aide aux sinistrés. Un grand concert rock s'est tenu tout le week end dernier à Chengdu, la capitale régionale pour sensibiliser la jeunesse chinoise à ces actions.

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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 21:34

Victoire quasi-totale pour la république populaire de Chine dans ces J.O. de Pékin. 51 médailles en or (les seules qui comptent vraiment pour la propagande) contre 36 pour les Etats-Unis qui arrivent seconds. Bien sûr ces derniers repassent premiers d’une courte tête si on fait le total de toutes les médailles (110 contre 100), mais qu’importe, aux yeux du régime de Pékin, c’est la preuve éclatante que le XXIème siècle sera le siècle de la Chine.




C’est du sport me direz vous, mais que voulez vous, les jeux sont aussi un enjeu politique de premier ordre et cela ne date pas que de ses olympiades seulement.

 

Pour voir le bilan des médailles.

Vitrine de la puissance d’un pays, ces jeux sont l’occasion pour chaque nation de tenir son rang sur l'echiquier mondial. De plus, même si quelques pays en voie de développement arrivent à tirer leur épingle du jeu dans certaines spécialités (la Jamaïque en athlétisme, le Kenya et l’Ethiopie en course de fond), il faut de sacrés moyens et investissements pour fabriquer un nageur, un gymnaste, un cavalier ou un véliplanchiste de compétition. Du temps, de l’argent, des infrastructures, les meilleurs équipements et matériels. La hiérarchie des puissances économiques se reflète ici, parfois tempérée par la volonté des états qui peuvent investir sur leurs sportifs pour des question de prestige.

 

Au passage, l’analyse des résultats aux Jeux Olympiques montre aussi un certain nombre de choses intéressantes. Devinez qui est 3ème ? La Russie, que tout le monde avait tendance à oublier et qui avec ses 23 breloques en or pour 72 au total montre qu’il ne faut la négliger. Quand à l’Europe, en ordre dispersée, elle ne s’en sort pas si mal. Dans les 10 premiers on retrouve la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Italie et la France (on est 10ème mais si on compte toutes les médailles on passe 7ème). La Corée du Sud et le Japon les deux autres grandes puissances asiatiques font jeu égal avec les Européens et sont dans le top 10 aux cotés des sportifs australiens.

 

Curieusement les géants démographiques et autres futures puissances supposées sont en perdition dans le classement. Le Brésil 23ème, L’Inde 50ème, l’Afrique du Sud 71ème Le renversement de la hierarchie mondiale et la domination du Sud qu'on nous promet depuis quelques années n'est pas encore à l'ordre du jour.

 

 

Mais il n’y a pas que les médailles qui comptent. En terme d’image ces J.O. ont été une formidable vitrine pour la Chine qui a pu se montrer comme le nouveau temple du commerce et de l’économie de marché triomphante. Il faut reconnaître qu’avec des infrastructures sportives de toute beauté (le cube d’eau notamment est somptueux) et une organisation millimétrée, toute la cérémonie n’est apparue que comme luxe, joie et sérénité aux yeux des visiteurs. Quitte parfois à cacher les pauvres en les expulsant de la ville le temps des jeux. Le tout grâce à une population solidement encadrée et constamment remotivée par une propagande qui a fait la part belle au nationalisme grâce à ses médiatiques athlètes, élevés au rang de demi-dieux.

 

Pas de violences ou de vagues terroristes  malgré les craintes au sujet des séparatistes tibétains ou Ouïgors. Pas de pollution non plus, les usines étaient fermées...

La Chine a pu faire oublier toutes les critiques qui l’ont assailli, face à des occidentaux divisés qui n’ont pas vraiment su quoi faire sur la question des droits de l’Homme. J.C. Diedrich revient sur ces hésitations au travers de la presse française. Et ce ne sont pas les quelques légers couacs tels que le contrôle très strict des accés internet disponibles pour la presse (une vieille habitude au pays du Grand Pare-Feu) ou les accusations d’avoir envoyé concourrir des gymnastes de 14 ans en mentant sur leurs âges, qui vont changer grand-chose. D’ailleurs Pékin n’a jamais hésité a hausser la voix contre les pays occidentaux qui voudraient être impolis au point d’évoquer les droits de l’Homme. Les menaces de boycott contre la France ont fait leur effet et conduit Nicolas Sarkozy à faire le voyage de la cérémonie d’ouverture pour calmer les durs du Parti Communiste.

 

Reste à gérer l’après jeu. Malgré leurs coûts, 42 milliards de dollars soit trois fois plus que la précédente édition à Athènes, (on se demande comment les londoniens vont pouvoir concurrencer ça en 2012), les économistes prévoient que l’opération sera absorbé par l’économie chinoise en pleine expansion et qu'elle sera très bénéfique en terme d’image, notamment auprès des pays en voie de développement qui regardent le modèle chinois avec envie. Libéralisme débridé fort rentable contrôlé étroitement par un parti unique. Voilà qui fait rêver dans certaines dictatures africaines qui accueillent de plus en plus de conseillers venus de Pékin. Bruno Sentier nous parle de ce nouveau "modèle" sur son blog.

Il est certain qu’après les jeux la répression contre les minorités et les dissidents va reprendre mais les caméras seront déjà reparties…


Pour terminer Bricabraque s'est lancé dans une très intéréssante série sur l'histoire de Jeux Olympiques qui montrent que sport et politique sont souvent liés. 
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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 15:34
img-4244.jpgNous avons vu en cours que l’essor d’Internet avait permis à tout le monde de pouvoir s’exprimer. Y compris en critiquant le pouvoir en place. Toutefois, certains gouvernements gardent un contrôle très strict sur la toile. La méthode la plus simple est d’interdire l’accès à Internet à sa population comme en Corée du Nord.  
 
La Chine, plus subtilement, filtre les informations disponibles et sait faire pression sur les grandes sociétés de recherche sur le web comme Yahoo ou Google qui veulent s’implanter sur un marché d’1,3 milliard de clients potentiels pour minimiser les résultats défavorables au gouvernement lorsque l’on tape certains mots clé. Pour cela existe Grand Pare-feu de la Chine (Great Fire Wall of China), double référence à son rôle de pare-feu réseau et à la grande muraille de Chine. Ce système bloque les contenus jugés hostile au régime.
 
C’est ainsi que les sites des minorités ethniques (Tibétains, Ouïghours), des églises ou de Taiwan sont inaccessibles en Chine. Tout comme Wikipedia, les sites d’ONG comme Reporters sans Frontières ou les blogs jugés subversifs.
 
Voici un exemple de ce contrôle avec une recherche d'images sur Tiananmen, la grande place centrale de Pekin sur laquelle a eu lieu en 1989 une grande révolte étudiante écrasée par l’armée. (vous pouvez aussi faire la même expérience avec le mot Tibet)

Recherche sur google.com version internationale.

Recherche sur google.com version chinoise (accessible difficilement en Chine)

Recherche sur google.cn (la version de google developpée spécialement pour le gouvernement chinois pour remplacer la précédente)

Recherche sur baïdu.com le moteur de recherche officiel chinois

(sources : wikipedia  photo : le blog de Glenn Twiggs un photographe américain )
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