Photomontage Huckabee et Obama :source LCI
Nous en avions discuté en cours, 2008 est une année électorale aux Etats-Unis. Georges W. Bush ne pouvant se représenter pour une troisième fois, ce sont donc deux nouveaux candidats qui vont s’affronter. Nous sommes à l'heure actuelle pour chaque parti dans la phase du choix des candidats au poste suprème.
Or dans ce pays, l’élection présidentielle n’est pas au suffrage universel direct mais repose sur un système particulier, celui des grands électeurs. Les citoyens votent donc pour choisir des grands électeurs qui éliront à leur tour le président. Je n’entre pas encore trop dans les détails de ce système puisque certains d’entre vous planchent dessus et nous livreront bientôt les subtilités de cette élection.
Cette situation a surtout pour conséquence de ne laisser d’espace qu’à 2 partis qui se partagent le pouvoir depuis la création des Etats-Unis. Les républicains, plutôt conservateurs et ultralibéraux et les démocrates plus réformistes et davantage partisans d’une intervention de l’état dans l’économie. Mais il ne faut pas imaginer ces partis comme des organisations très hiérarchisées avec un chef unique qui est forcément le candidat automatique aux élections, comme en France.
Comme la vie politique ne se résume qu’à deux camps, il y a forcément à l’intérieur de chaque parti des ambitions personnelles diverses et des courants parfois contradictoires et il n’est donc pas toujours facile de se choisir un candidat final. C’est pourquoi avant chaque élection présidentielle a lieu dans les deux grands partis une première grande bataille auprès des militants pour désigner le candidat à l’élection. Ce sont les Primaires.
C’est un système extrêmement complexe, qui tient du rituel. Chacun des 50 états, qui veillent jalousement sur leur indépendance et sur leurs traditions, organisant selon leurs propres lois et habitudes ces primaires ou caucus (le nom change par état) dans un ordre très précis. Voici quelques explications plus détaillées, même les journalistes de Radio Canada ont du mal à s’en dépêtrer. Pour faire simple, disons qu’on va, état par état, procéder pendant six mois à des votes simultanés dans chaque parti pour désigner le candidat à la présidence. Selon les résultats, les états-majors de chaque candidat rentrent dans des tractations pour négocier des désistements ou des alliances (parfois le poste de vice-président à un concurrent qui pourrait apporter ses électeurs).
L'éléphant, symbole du parti républicain et la mule, symbole du parti démocrate : (source site de la chaîne américaine ABC)
Démocrates : La grande surprise c'est la victoire de Barack Obama (38 %) qui écrase Hillary Clinton (29 %) donnée pourtant comme favorite. A la deuxième place (30 %) arrive un outsider John Edwards. Les autres candidats font moins de 2 %
- Barrack Obama : (son site)
-Fred Thompson : (son site)
A la fois ancien sénateur du Tennessee et acteur jusqu’en 2005, il se présente comme un conservateur modéré, qui ne se prononce pas contre l’avortement ou le mariage homosexuel. Il représente l’aile non religieuse du parti mais pèse peu électoralement.
- Ron Paul : (son site)
-John Mc Cain : (son site)
Sénateur de l’Arizona, il a pris la tête de l’opposition à Georges Bush au sein même du parti républicain, au nom d’un « conservatisme de bon sens » notamment sur les excès de la lutte contre le terrorisme (tortures, emprisonnements abusifs, baisse des libertés individuelles au nom de la sécurité intérieure...) en mettant en avant son statut d’ancien prisonnier américain lors de la Guerre du Viet Nam. C’est aussi ce qui risque de lui valoir de farouches oppositions dans son propre parti.
-Rudolph Giuliani : (son site)
Ancien maire de New York, il est apparu comme celui qui a nettoyé la grosse pomme de sa criminalité galopante et a redressé l’économie de la ville. Il est aussi le maire qui a fait face au 11 septembre. Très populaire sur la côte Est, il représente à la fois la continuité de George Bush dans le domaine de la sécurité tout en n’étant pas impliqué dans le semi-échec irakien. Son principal problème vient du fait qu’il apparaît trop moralement progressiste aux yeux des plus conservateurs du parti, ayant par exemple refusé de condamner l’avortement.
Pour mieux connaître les candidats voici un quizz réalisé par le Washington Post (en anglais) qui permet de voir selon vos affinités électorales quel candidat vous correspond le mieux. Il a depuis été remis à jour au fur et à mesure que le nombre de prétendants diminue.
Enfin je vous renvoie au blog de Mr Augris qui analyse lui aussi cette primaire et qui a été une des sources de cet article. Voyez aussi l'article que le blog de Mr Diedrich lui consacre