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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 16:56
 

Guy Delisle est un dessinateur de bande dessinée québécois qui a pas mal travaillé dans le milieu du dessin animé. C’est ainsi qu’il a professionnellement voyagé en Asie, où beaucoup de productions de séries d'animation sont délocalisées pour des raisons d’économie sur la main d’œuvre. A son retour, il rapporte de ses expériences des albums de voyage en noir et blanc où, dans un style volontairement simplifié et naïf, il se met en scène comme une sorte de témoin étonné de ce qu’il rencontre, décrivant ainsi avec beaucoup d’humour et de tendresse les pays qu’il traverse. 

 

 

undefinedShenzhen  


1ère étape: la Chine avec Shenzen sorti en 2003. Une ville nouvelle du Sud de la Chine, Zone Economique Spéciale où les entreprises étrangères viennent profiter du boum économique. On y découvre une Chine affairée à son expansion économique mais où tout ne marche pas toujours aussi efficacement que la propagande communiste essaye de le faire croire. Un pays aux traditions attachantes quoique parfois déroutantes pour le voyageur occidental.

 

 

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Puis en 2005,  Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, où l’auteur découvre un pays communiste dictatorial et refermé sur lui-même, entre gigantisme kitch des réalisations à la gloire du régime, endoctrinement des foules et système économique en ruine (l’électricité est ainsi coupée plusieurs heures par jour par souci d’économie) qui vit dans un culte de la famille Kim, père et fils au pouvoir depuis 60 ans.

 

 

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Enfin en 2007 est sorti Chroniques Birmanes où Delisle voyage dans un Myanmar, nom officiel de la Birmanie où sévit une junte militaire à la fois imbécile et corrompue qui fait régner un ordre tout aussi absurde qu’en Corée du Nord, Détail supplémentaire, cette fois-ci Guy part avec sa femme humanitaire pour Medecins Sans Frontières et son bébé, source de complications inépuisables. 


 

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Pour découvrir le début de cet album

  

Des lectures très intéressantes parues aux éditions de l’Association pour les deux premiers puis Delcourt-Shampooing pour le dernier. Je n’ai pas encore regardé si le CDI les possède, si non, je glisserai deux mots aux documentalistes, pour qu’elles essayent de se les procurer.


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Pyongyang

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4 janvier 2008 5 04 /01 /janvier /2008 16:38
 

montage-photo-mike-huckabee-gauche-barack-obama-droite-2453500.jpg

Photomontage Huckabee et Obama :source LCI



Nous en avions discuté en cours, 2008 est une année électorale aux Etats-Unis. Georges W. Bush ne pouvant se représenter pour une troisième fois, ce sont donc deux nouveaux candidats qui vont s’affronter. Nous sommes à l'heure actuelle pour chaque parti  dans la phase du choix des candidats au poste suprème.


Or dans ce pays, l’élection présidentielle n’est pas au suffrage universel direct mais repose sur un système particulier, celui des grands électeurs. Les citoyens votent donc pour choisir des grands électeurs qui éliront à leur tour le président. Je n’entre pas encore trop dans les détails de ce système puisque certains d’entre vous planchent dessus et nous livreront bientôt les subtilités de cette élection.

Cette situation a surtout pour conséquence de ne laisser d’espace qu’à 2 partis qui se partagent le pouvoir depuis la création des Etats-Unis. Les républicains, plutôt conservateurs et ultralibéraux et les démocrates plus réformistes et davantage partisans d’une intervention de l’état dans l’économie. Mais il ne faut pas imaginer ces partis comme des organisations très hiérarchisées avec un chef unique qui est forcément le candidat automatique aux élections, comme en France.

Comme la vie politique ne se résume qu’à deux camps, il y a forcément à l’intérieur de chaque parti des ambitions personnelles diverses et des courants parfois contradictoires et il n’est donc pas toujours facile de se choisir un candidat final. C’est pourquoi avant chaque élection présidentielle a lieu dans les deux grands partis une première grande bataille auprès des militants pour désigner le candidat à l’élection. Ce sont les Primaires.



C’est un système extrêmement complexe, qui tient du rituel. Chacun des 50 états, qui veillent jalousement sur leur indépendance et sur leurs traditions, organisant selon leurs propres lois et habitudes ces primaires ou caucus (le nom change par état) dans un ordre très précis. Voici quelques explications plus détaillées, même les journalistes de Radio Canada ont du mal à s’en dépêtrer. Pour faire simple,  disons qu’on va, état par état, procéder pendant six mois à des votes simultanés dans chaque parti pour désigner le candidat à la présidence. Selon les résultats, les états-majors de chaque candidat rentrent dans des tractations pour négocier des désistements ou des alliances  (parfois le poste de vice-président à un concurrent qui pourrait apporter ses électeurs). 

 
Le coup d’envoi traditionnel c’est le caucus de l’Iowa, petit état rural du centre des Etats-Unis le 3 janvier puis le 8, les primaires du New Hampshire, état urbanisé de la Côte Est. Un mot sur cet état : l’Iowa est situé en plein centre des Etats-Unis, c’est un état peu peuplé, 3 millions d’habitants, sa capitale Des Moines a la taille de Grenoble ce qui est tout petit à l’échelle américaine. C’est un état rural calme et assez prospère, blanc à 97 %, traditionnellement tenu par les démocrates.


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L'éléphant, symbole du parti républicain et la mule, symbole du parti démocrate : (source site de la chaîne américaine  ABC)

 

Démocrates : La grande surprise c'est la victoire de Barack Obama (38 %) qui écrase Hillary Clinton (29 %) donnée pourtant comme favorite. A la deuxième place (30 %) arrive un outsider John Edwards. Les autres candidats font moins de 2 %


       - Barrack Obama : (son site) 

Sa victoire dans un état blanc et rural est une surprise pour le sénateur métis de l’Illinois symbole de l’Amérique multiraciale (père kenyan, mère WASP). Considéré comme le plus à gauche et le plus proche des droits des minorités. Charismatique, incarnant le renouveau de la gauche américaine, il s’est opposé à la peine de mort, au refus de l’avortement et à l’intervention en Irak et représente le rejet le plus fort de la politique de George Bush. C’est aussi sa principale faiblesse, beaucoup le considèrent comme trop faible internationalement face à la menace terroriste et dépensier car voulant créer des impôts pour des causes sociales.

- John Edwards :   (son site)

Sénateur de Caroline du Nord, ancien candidat à la vice-présidence au côté de John Kerry, il se présente comme le défenseur des ouvriers et des petits face aux puissances financières. Bien implanté dans le Sud, il a pour principal désavantage (ou atout selon certains) d’être un homme blanc dans un parti démocrate qui cherche à mettre en avant les femmes et les minorités.

- Hillary Clinton :(son site) 

L' épouse de l’ancien président Bill Clinton (qui a mis tout son poids politique pour la soutenir, ce qui à force a pu devenir un handicap ). Considérée comme favorite jusqu’alors, la sénatrice de l’Etat de New York a le soutien de la bourgeoisie progressiste des grandes villes. Parce qu’elle était favorite, elle a été plus prudente que ses challengers dans l’attaque directe contre George Bush et dans les promesses de justice sociale. Son principal désavantage dans le parti est son image de politicienne rusée et affairiste qui la dessert comme le souvenir des scandales sexuels qui ont touché Bill Clinton.


Republicains : La lutte est plus large, l’éventail des choix et des prises de position étant beaucoup plus étendu que du côté démocrate. L’énorme surprise a été l’émergence de Mike Huckabee, (34 %) candidat conservateur que personne n’attendait et qui semble prendre la tête de l’électorat religieux qui avait  porté George Bush au pouvoir. Le second est Mitt Romney (25 %) suivit de Fred Thomson, Jim McCain (13 %) et surprise très loin derrière le favori Rudolph Giuliani qui ne fait que 3 % (mais il n’a pas fait campagne en Iowa). Dernier détail, un absent de taille à cette compétition : Arnold Schwartzennegger, qui parce qu’il n’est pas né américain ne peut se présenter et qui apparaissait pour beaucoup comme la meilleure chance pour les républicains de garder la présidence.


-Mike Huckabee : (son site) 

Ce Pasteur baptiste, gouverneur de l’Arkansas est un paradoxe. Ultra conservateur (pour le port des armes à feu, contre l’avortement, pour la fermeture de la frontière avec le Mexique et la suppression du fisc), il a aussi  pris position pour lutter contrer l’effet de serre et dénonce la corruption au sein des institutions américaines. Il a axé sa campagne sur l’humour auprès d’un électorat conservateur pourtant peu enclin à rire, en se représentant auprès de Chuck Norris ou se mettant en scène recevant un coup de téléphone de Dieu lui-même. Simple feu de paille ou vrai surprise, l’avenir le dira.

-Mitt Romney : (son site) 

Ce gouverneur du Massachusetts utilise les ressorts traditionnels du parti républicain. Baisse des impots, nationalisme intransigeant (il s’en est beaucoup pris à la France lors de la guerre en Irak) et conservatisme des mœurs. Principal handicap, c’est un mormon militant, mouvement religieux mal vu aux Etats-Unis car souvent considéré comme une secte.

        -Fred Thompson : (son site)

A la fois ancien sénateur du Tennessee et acteur jusqu’en 2005, il se présente comme un conservateur modéré, qui ne se prononce pas contre l’avortement ou le mariage homosexuel. Il représente l’aile non religieuse du parti mais pèse peu électoralement.

     - Ron Paul 
: (son site)

C’est un « libertarian » partisan du fait que l’état fédéral intervienne le moins possible dans la vie des gens que ce soit dans le domaine économique comme social ou dans les mœurs. Ce Texan âgé représente un courant vivace mais minoritaire dans le parti républicain qui considère que chaque américain doit se débrouiller par lui-même sans compter sur un état symbole d'oppression.


      -
John Mc Cain
: (son site)

Sénateur de l’Arizona, il a pris la tête de l’opposition à Georges Bush au sein même du parti républicain, au nom d’un « conservatisme de bon sens » notamment sur les excès de la lutte contre le terrorisme (tortures, emprisonnements abusifs, baisse des libertés individuelles au nom de la sécurité intérieure...) en mettant en avant son statut d’ancien prisonnier américain lors de la Guerre du Viet Nam. C’est aussi ce qui risque de lui valoir de farouches oppositions dans son propre parti.

 

      -Rudolph Giuliani  : (son site)  

Ancien maire de New York, il est apparu comme celui qui a nettoyé la grosse pomme de sa criminalité galopante et a redressé l’économie de la ville. Il est aussi le maire qui a fait face au 11 septembre. Très populaire sur la côte Est, il représente à la fois la continuité de George Bush dans le domaine de la sécurité tout en n’étant pas impliqué dans le semi-échec irakien. Son principal problème vient du fait qu’il apparaît trop moralement progressiste aux yeux des plus conservateurs du parti, ayant par exemple refusé de condamner l’avortement.





Pour mieux connaître les candidats voici un quizz réalisé par le Washington Post (en anglais) qui permet de voir selon vos affinités électorales quel candidat vous correspond le mieux. Il a depuis été remis à jour au fur et à mesure que le nombre de prétendants diminue.

Enfin je vous renvoie au blog de Mr Augris qui analyse lui aussi cette primaire et qui a été une des sources de cet article. Voyez aussi l'article que le blog de Mr Diedrich lui consacre

 

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4 janvier 2008 5 04 /01 /janvier /2008 14:05

Après quelques vacances neigeuses bien méritées loin de mon ordinateur,  je vous souhaite à tous une excellente année 2008 évidemment et le bac avec mention très bien pour tous mes élèves. (Comment ça c’est infaisable ! Mais si, moi j’y crois !) 

Comme c’est le temps des résolutions, je vais en prendre quelques unes : remplir les cahiers de textes en ligne plus vite, mettre plus régulièrement des articles et bien sûr intégrer des productions d’élèves ce qui est en bonne voie tant avec les TS qui planchent sur la puissance américaine que les TL qui s’attaquent aux modèles américains et soviétiques. Par contre pour ce qui est de corriger les copies plus vite, ma foi, je sais d’avance que je n’arriverai jamais à tenir cette résolution… 

J’en profite pour faire un premier petit bilan de ce blog né il y a 6 mois.

 
4406 visiteurs uniques sont venus arpenter ce site, pour un total d’environ 12000 pages lues. Un chiffre en progression régulière chaque mois. Majoritairement, les visiteurs viennent directement sur ce site, ce qui semble indiquer que beaucoup l’ont mis dans leurs favoris, les liens avec d’autres blogs de profs sont la deuxième source de provenance mais le blog commence aussi à être référencé convenablement sur google lorsqu’on tape des mots clefs en rapport avec le programme de Terminales.
 
Les pages les plus populaires sont, et c’est peu étonnant, celles concernant la méthodologie : le commentaire d’images de propagande, l’étude documentaire et la composition ont du succès. Viennent ensuite les articles sur Staline ou sur le France. Les quizz fonctionnent gentiment même s’ils sont parfois considérés comme trop durs...

En tout cas meilleurs vœux pour cette nouvelle année qui commence !

2008.jpgNouvel an aux Philippines (sources AFP)

 

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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 12:18
Un grand merci à ceux qui m'ont envoyé leurs voeux dans les commentaires , même  s'ils  préférent garder l"anonymat !

C'est la pause des fêtes, je vais en profiter pour retravailler  certains points du blog et  quelques articles que j'ai n'ai pas eu  le temps de préparer... en attendant de pouvoir mettre ceux que vous me mitonnez  sur les Etats Unis ou les modèles américains et soviétiques...
drole-de-noel.jpg
Aaahhhh Noël, s'il y a bien une fête qui symbolise la mondialisation c'est bien celle là: d'origine chrétienne (non ce n'est pas que la période où un gros barbu vous file des cadeaux, c'est aussi censé être la naissance de Jésus, mais si rappelez vous, c'est un personnage historique que vous avez vu dans le programme de Seconde !), elle est maintenant célébrée dans le monde entier comme une grande fête des enfants et de la consommation.

Pour tout savoir sur Noël (ses origines, la façon dont on le fête dans le monde etc...)

J'en profite pour rajouter 3 articles très interessants sur cette mondialisation de Noël trouvés respectivement sur les blogs de  Louis Brun et de Marie Hélène de Souza (voir la liste des liens):
Petite géographie de Noël ?
Comment le Père Noël est il devenu un enjeu géopolitique ?
Où devrait se délocaliser le Père Noël pour être le plus efficace possible ?

2 petites vidéos au passage où sont fait tous les joujoux qui vont être au pied du sapin? (Et pour rire l'avis de Didier Super, chanteur engagé, sur ce sujet...)

Hum et d'ailleurs, dois-je  parler de joyeux Noël, de joyeuses fêtes ou ne pas en parler du tout  dans ce blog lié à notre école garante de la laïcité ? Il ya une petite polémique entre le tenants d'une laïcité absolue qui voudraient qu'on abolisse toute référence religieuse dans le domaine public. En fait si on regarde bien il ne reste plus grand chose de chrétien dans la façon dont les administrations fêtent Noël. On ne garde plus d'ailleurs chez nous que les symboles non-chrétiens: le sapin (lié aux origines païennes de fêtes du solstice d'hiver du choix du 25 decembre pour marquer la naissance de Jesus), le Père Noël, les chocolats, les bonnets rouges etc...

Dans d'autres pays et notamment aux Etats Unis, la polémique existe. Le caractère chrétien de fêtes de la Nativité est plus marqué: on chante des cantiques et dans les écoles, les élèves jouent des pièces sur la naissance de Jésus. Mais que faire des élèves juifs, musulmans, bouddhistes ou athés..


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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 20:28
Les terminales S diront que ça arrive un peu trop tard pour le contrôle mais le site sur lequel je mets mes quizz a mis un temps infini à le valider et donc à me permettre de le placer sur le blog alors qu'il est prêt depuis le début de la semaine...

En espérant que vous ayez le temps de l'utiliser pour nos compos de fin d'année. Sinon, ma foi, il vous servira pour les révisions du bac et du bac blanc...


Accéder au quizz
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16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 11:04
La population américaine a officiellement fêté son 300 000 000ème citoyen le mardi 17 octobre 2006 à 13h46 heure française… "Cela va être très difficile de désigner le 300 millionième résident américain du fait du nombre de gens qui franchissent la frontière et du nombre de naissances qui ont lieu en même temps", a prévenu un porte-parole du Bureau du recensement Stephen Buckner.
 
Je vous renvoie au passage à ce très bon article du Soir de Bruxelles qui établit un petit tableau comparatif de la situation démographique des Etats Unis entre 1915, 1967 et 2006, les années où les Etats-Unis ont atteint respectivement 100 puis 200 et enfin 300 millions d’habitants. 

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Les Etats Unis, le soir. La densité de population plus forte à l'Est qu'à l'Ouest y est immédiatement visible (source U.S. Census Bureau)

 
Les estimations les plus récentes établissent qu’on est arrivé à 303,6 millions d’habitants en cette fin 2007 comme nous l’indique l’horloge de population du bureau de recensement américain.  Bref les Etats-Unis sont la 3ème puissance démographique mondiale après la Chine et l’Inde. De plus cette croissance ne cesse de s’accélérer.

Quelques données plus précises émanant du bureau de recensement des Etats Unis. (en anglais)

Le taux de naissance pour un Pays Industrialisé Développé est élevé, le taux de fécondité atteint le seuil de renouvellement de 2,1 enfants par femmes, alors qu’en France, pays pourtant parmi les plus féconds d’Europe, nous atteignons péniblement 1,9. Mais c’est surtout l’immigration qui explique cette solidité démographique. Toujours très attractifs, les Etats-Unis délivrent officiellement 675 000 visas chaque année. Mais dans la réalité on estime entre 8 et 12 millions le nombre d’immigrants illégaux dans le pays. 

Les plus nombreux viennent à l'heure actuelle du Mexique puis de toute l'Amérique Latine et des Caraïbes (notamment Cuba et Haïti). L'Asie est dans son ensemble la deuxième source de migration, même si là, l'origine des migrants est beaucoup plus diversifiée (Philippins, puis Chinois, Vietnamiens, Indiens, Coréens). Enfin l'Europe reste toujours un réservoir démographique pour les Etats Unis, à commencer par les Britanniques, toujours nombreux à profiter de la proximité culturelle avec leur ancienne colonie, puis des Russes et de façon plus large des citoyens de l'ex Union Soviétique, Ukrainiens (remember Youri Orlov le trafiquant d'armes de Lord of War), Baltes etc..
 

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L'origine des migrants vers les Etats Unis de 1971 à 2002 (source documentation française).

 
Voici quelques cartes qui permettent de visualiser la question de la densité de la population américaine.
 
Tout d’abord la construction cartographique de Mr Pascal Boyries sur laquelle nous avons travaillé avec les L. Même si on peut ne pas être totalement d’accord sur certains choix de simplifications cartographiques (Philadelphie où es-tu ?), ça n’en reste pas moins un travail remarquable comme tout ce qu’a fait ce professeur autour des animations Powerpoint. Autre remarque, ces cartes reposent sur des données anciennes, même si fondamentalement la modélisation de la répartition de la population américaine n’a pas évolué suffisamment pour que ce travail perde sa pertinence.

Une autre carte issue du site pédagogique de France 5.

 

 
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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 00:07

Voici donc l’épreuve la plus difficile du baccalauréat. En tout cas celle qui apparaît la plus effrayante pour la plupart des candidats. Soyons honnêtes, ce n’est pas une épreuve facile car sans documents, elle ne repose que sur vos connaissances et vous oblige à rédiger un texte long et organisé selon un plan précis. Fondamentalement, dans ce type de devoir, il n’y a pratiquement pas de différence entre l’histoire et la géographie.

 
 
 

L’épreuve se présente donc de la façon suivante : un sujet, généralement sous forme d’une affirmation : « L’Europe pendant la guerre froide » / « Les fondements de la puissance américaine ». Elle peut, mais ce n’est pas une obligation, être accompagnée par un document de complément. En histoire, une mini chronologie, en géographie mais c’est plus rare quelques statistiques.

 Baccalaureat.jpg
27 juin 1880... Pas de panique, vous n'êtes pas les premiers à passer le bac
 

1ère étape : Analyser le sujet :

 

C’est une étape fondamentale mais hélas trop souvent ignorée.

 

Repérez les mots importants, les termes de vocabulaire à définir et donc de quoi vous aller parler. Fixez les limites chronologiques (de quelle période vais-je parler ?) et géographiques (quels espaces/pays vais-je traiter ?).

 

Ex :« Le bloc occidental pendant la guerre froide »

Quoi (et où ? ) : le bloc occidental : ce sont les Etats-Unis + ses alliés

Quand : pendant la guerre froide donc 1947 - 1991

 

Les documents complémentaires sont là pour vous fournir des pistes, la chronologie permettant au passage d’être sûr de ne pas se tromper quant aux limites chronologiques à définir. Par contre n'essayez pas de la prendre pour plan de devoir.

 
La démarche à suivre peut souvent être induite par l’intitulé lui-même. Parfois la formulation même du sujet contient un plan logique. En histoire géo, on cherche essentiellement à croiser les informations autour d’un thème central. Le terme « et » très souvent utilisé peut facilement induire en erreur:
 

Ex : « La mondialisation : facteurs et conséquences »

 

Vous avez là les deux grandes parties (les facteurs de la mondialisation puis la façon dont ils s’appliquent) car le sujet principal est ici la mondialisation qui va apparaître dans tout le devoir.

 
Par contre « L’URSS et les Etats-Unis pendant la guerre froide »
 

Il ne s’agit pas de juxtaposer l’un puis l’autre mais bien de croiser les informations les concernant. Car c’est leur affrontement qui est le thème principal qui doit apparaître sur toute la copie. On pourra envisager les deux modèles puis les moyens de l'affrontement (constitution des blocs, propagande etc...) puis enfin les grandes phases de l'affrontement.

 

2ème étape : Mise au brouillon des connaissances

Sur une feuille de brouillon, mettez en vrac tout ce qui vous vient sur le sujet. Mots, expressions, morceaux de phrases, idées, il s’agit de mobiliser ses connaissances pour répondre à la question posée.
 
Puis une fois cela effectué, reclassez ceux-ci en thèmes communs. Utilisez des crayons de couleurs ou des surligneurs et essayer de regrouper les informations par sujets communs. Faites des flèches pour ce qui vous semble lié : les causes, les conséquences, les faits qui se ressemblent.
 

3ème partie construire le plan et la problématique au brouillon

 
La problématique devrait logiquement commencer à apparaître à partir de vos notes de brouillon. Celle-ci est la grande question qui sous-tend votre travail. Si elle n’apparaît pas ici, ne vous inquiétez pas et passez au plan, la problématique peut parfois se dégager après avoir construit celui-ci.

 

 
Le plan devrait lui aussi apparaître à partir de vos notes de brouillon. Regardez ce que vous avez regroupé et reclassez l’ensemble en grandes colonnes. Un plan normal compte de deux à trois parties (jamais quatre ou au delà). Ces parties sont divisées en sous parties qui correspondent aux idées secondaires qui détaillent l’argumentation. Là on peut dépasser trois sous parties si le sujet s’y prête et qu’il reste à peu près équilibré, Ne dépassez pas cinq au grand maximum. Soyons clair : une sous partie c’est une grande idée qui s’appuie sur un (ou parfois deux ) exemples. Dites vous bien qu’il n’existe jamais un plan unique.

 

Ex : Les Sud, unité ou diversité

Problématique : « Peut-on encore parler du Sud comme d’un tout dans la mondialisation »

1ère partie : Qu’est ce qui caractérise les pays du Sud

                 Sous-partie 1 : Une place secondaire dans la mondialisation (ex : moins de 20 % du commerce mondial)

                 Sous partie 2 : Des retards socio culturels importants (IDH faible / persistance analphabétisme / pauvreté de masse)

                 Sous partie 3 : Une instabilité politique chronique (guerre / dictature ex : Birmanie)

                 Sous partie 4 : Des inégalités intérieures marquées (poids écrasant des métropoles / inégalités sociales très accentuées / zones entières laissées vierge ou peu exploitées ex : Brésil)

2ème partie des situations variées… (je vous laisse chercher les sous parties vous même)

 
 

4ème partie : Rédigez l’introduction et la conclusion au brouillon

Ces deux parties sont très importantes et souvent difficiles à faire. Préparez les à l’avance au brouillon ensemble. En effet elles se répondent. De plus la conclusion étant la dernière chose que lit le correcteur, il vaut mieux ne pas la bâcler.
 

Les deux sont assez codifiées mais ne doivent pas être forcement très longues. Une dizaine de lignes peuvent largement suffire.

 
 
L’introduction :
 
A) L’annonce du sujet : Vous devez présenter de quoi vous aller parler : définissez les termes de vocabulaire qu’on retrouve dans le sujet et ses limites chronologiques et géographiques.
 
B) La problématique : C’est la question centrale.

 

C) L’annonce du plan : Les grandes parties uniquement, sans les numéroter mais en utilisant des formules de style qui vous permettent de les enchaîner (Dans un premier temps il apparaît que… , puis…, toutefois…, etc…) Vous avez le droit d’utiliser la première personne du pluriel ( nous découvrirons que… puis nous constaterons que… et enfin nous nous interrogerons sur…)



La conclusion :

Elle ne doit pas apporter d’informations neuves sur le sujet. Ce n’est pas une sous-partie de secours, elle est là pour boucler le devoir et répondre aux questions posées par votre plan.

 
A ) Le bilan : Vous répondez à la problématique. La plupart du temps c’est résumer ce qu’il faut en retenir et qui apparaît dans le plan. Bien sûr cette réponse est rarement d’un seul bloc mais peut justement contenir les nuances qui font l’intérêt du devoir (ex : les pays du Sud gardent des caractères communs de dépendance face aux Nord, mais ils sont tellement différents les uns des autres qu’on ne peut plus guère les considérer comme un bloc homogène)

B)
Donner votre avis : optionnel si le sujet s’y prête et si vous avez un avis sur la question. C’est le seul moment où vous en avez le droit. Restez toutefois modéré, ce n’est après tout qu’une copie de bac vous ne changerez pas le monde avec…

C) Ouverture : en théorie, il faudrait évoquer un autre sujet de devoir possible lié à celui que vous venez de traiter ( ex avec les Sud : existe-t-il aussi un Nord unique ? Ou quel a pu être le poids de la colonisation ou de la décolonisation dans leur situation actuelle.)
 
 

5ème étape : la rédaction sur la copie

 

L’intro et la conclusion sont les seuls à rédiger au brouillon.

Le développement s’organise en parties séparées qui correspondent aux grandes idées, les parties sont elles-mêmes divisées en paragraphes présentant les idées secondaires. On saute deux lignes entre les grandes parties de même qu’après l’introduction et avant la conclusion. On saute une ligne à chaque paragraphe.

 

Press-BAC---loto.gifN’oubliez jamais qu’on attend un texte rédigé (pas d’abréviations sauf pour quelques sigles connus URSS /ONU, pas de tiret avec renvoi à la ligne, pas de numérotation des sous parties etc…), un vocabulaire précis (celui du cours, si vous citez un sigle particulier comme PMA ou PED mettez le au complet en toutes lettres avec des majuscules (Pays les Moins Avancés) la première fois que vous l’utilisez), un registre de langue au moins courant sinon soutenu et bien sûr une certaine maîtrise du français.

 
 
 

N’écrivez pas le passé au futur, évitez les « on » et les « il y a » un peu impersonnels. N’hésitez pas à faire des phrases de transitions entre chaque partie avec des mots de liaisons.

 
 
 

En géographie (plus rarement en histoire) vous avez le droit d’accompagner votre texte d’un petit croquis explicatif pas trop compliqué avec une légende qui respecte les règles cartographiques. Ex : le découpage de l’Allemagne et de Berlin en 4 zones d’occupations. C’est purement optionnel mais c'est souvent apprécié. Limitez vous à un seul croquis pour ne pas transformer le devoir en une bande dessinée.

 
 

6ème étape : Relisez vous.

 
L’orthographe et surtout la grammaire peuvent vous coûter des points. Relisez vous pour éviter les catastrophes.

Un entraînement sur le site de l'académie de Grenoble

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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 08:29
The Host
(Gwoemul- 2006)

De :
Joon-ho Bong
 
Avec Song Kang-Ho, Bae Doona, Hae-il Park
 
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111431-1-the-host.jpgA Séoul, Park Hee-bong tient un petit snack au bord de la rivière Han où il vit avec les siens. Il y a son fils aîné, l'immature Gang-du, sa fille Nam-joo, une championne malchanceuse de tir à l'arc, et Nam-il, son fils cadet éternellement au chômage. Tous idolâtrent la petite Hyun-seo, la fille unique de Gang-du.
Un jour, un monstre géant et inconnu jusqu'à présent, surgit des profondeurs de la rivière. Quand la créature atteint les berges, elle se met à piétiner et attaquer la foule sauvagement, détruisant tout sur son passage.
Le snack démoli, Gang-du tente de s'enfuir avec sa fille, mais il la perd dans la foule paniquée. Quand il l'aperçoit enfin, Hyun-seo est en train de se faire enlever par le monstre qui disparaît, en emportant la fillette au fond de la rivière.
La famille Park décide alors de partir en croisade contre le monstre, pour retrouver Hyun-seo...


Les films de monstres géants sont très populaires en Asie. Ce film sorti l’année dernière ne déroge pas à la règle en matière de suspense et de scènes chocs, renouvellant au passage toute l’esthétique du genre. C’est aussi une vision particulièrement acide de la société coréenne en se plaçant à hauteur d’une famille un peu paumée qui se retrouve unie comme jamais lorsque la plus jeune fille disparait. Le film remet aussi en cause la tendance autoritaire du pouvoir coréen au travers de la gestion de la crise et l’écrasante présence des bases américaines dans le pays.

La bande annonce

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9 décembre 2007 7 09 /12 /décembre /2007 22:04

Une grosse interruption du blog due à la fois à des questions personnelles et à des problèmes informatiques. Mais pas d’inquiétudes je vais essayer de rattraper le temps perdu cette semaine… et puis les TSSI vont être mis à contribution pour alimenter le blog en articles sur la puissance américaine…

Quelques liens ( en rouge dans le texte) pour compléter ce que nous avons vu en cours à commencer par la période de la co-éxistence pacifique. Le blog de Mr Blottiere est à ce sujet devenue une mine sur le sujet.

L’arrivée de Nikita Khrouchtchev change considérablement la donne par rapport au temps de Staline. Dénonçant, lors du XXème congrès du parti communiste en 1956, les excès du culte de la personnalité et de la terreur staliniens, il engage le bloc soviétique vers une voie de réformes censées relancer une économie qui donne des signes de faiblesses. De même il encourage avec les Etats-Unis de relations plus apaisées basées sur le fait qu’aucun des deux blocs n’est totalement capable de vaincre l’autre.

 

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Khrouchtchev et Castro 

 

Mais il sait aussi être impitoyable lorsqu’il faut mater les révoltes suscitées par les espoirs de la déstalinisation comme à Budapest en 1956 où il envoie les chars écraser les étudiants et les ouvriers qui espéraient une évolution vers un régime plus démocratique. En 61, il autorise les allemands de l’Est à bâtir un mur coupant Berlin en deux pour stopper l’hémorragie de la population vers l’Ouest. Néanmoins, l’URSS reste un pays totalitaire et policier même si on y vit mieux. Le goulag, c'est-à-dire les camps de travail sont là pour mettre au pas les dissidents.

 

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La construction du mur en août 61

 
Même si l’économie n’est pas aussi florissante que le prétend la propagande soviétique, il ne faut pas oublier que le pays s’est considérablement modernisé depuis la révolution russe et que c’est le temps des succès spatiaux. Le lancement du Spoutnik en 1957, puis le premier vol de Youri Gagarine dans l’espace en 1961 marquent le triomphe de la science soviétique. Khrouchtchev tente de développer l'industrie de consommation et d'équipement. Il veut augmenter les capacités de logement en URSS. Le temps de travail est diminué. L'âge de la retraite est abaissé. Mais très vite la production n’atteint pas les objectifs prévus. Les lourdeurs de l’administration, les détournements et surtout la constitution d’une nomenklatura (ceux qui comptent parmi les membres du parti communiste) accaparant à son profit les avantages de la société soviétique ralentissent les tentatives de réformes.
 


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Laïka, le premier être vivant envoyé dans l'espace par les soviétiques en 1957, même si elle ne survivra pas à ce voyage.

 

Du côté américain, à partir de 1953 la paranoïa anti-rouge est retombée avec la mise à l’écart de MacCarthy. Les années 50 et le début des années 60 apparaissent comme un âge d’or où l’économie a récupéré toute sa vitalité. L’arrivée de la télévision, des Cadillac aux chromes rutilants, du juke box symbolise une ère nouvelle de consommation. Après Eisenhower qui a laissé une image de général honnête et droit, représentant la stabilité d’une époque prospère mais aussi d’une société moralement conservatrice et rigide, le président Kennedy, jeune et dynamique, symbolise un nouvel allant par sa politique de « Nouvelle frontière » : combattre la pauvreté et la ségrégation raciale, envoyer avant la fin de la décennie un homme sur la Lune.

 

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La Cadillac Eldorado décapotable, l'un des symboles de la puissance américaine des années 50.

 

Khrouchtchev rend visite aux Etats-Unis en septembre 1959 et y est accueilli en grandes pompes. C’est l’occasion pour les deux grands de rivaliser diplomatiquement en vantant les réussites respectives de chaque système. Cela montre surtout que si les relations restent tendues (la question cubaine nous l’avons vu aurait pu mener à la guerre), les deux grands sont désormais prêts à discuter.

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Les 2 K, Khrouchtchev et Kennedy marquant la détente à venir entre les 2 grands.


Sur le site de l'INA la rencontre en 1960 entre Khrouchtchev et Richard Nixon le vice-président d'Eisenhower (et candidat républicain à la présidence face à Kennedy) où les deux dirigeants se livrent à un débat pour savoir lequel des deux modèles est le plus en avance technologiquement (hélas il n'y a que 3 minutes disponibles gratuitement mais cela donne une bonne idée de cette joute verbale).


Pour rappeler la question cubaine, un petit documentaire issu d'une excellente série sur l'histoire de la guerre froide. Celle-ci se trouve en intégralité éparpillée sur le site dailymotion. Si vous tapez "guerre froide" sur leur moteur  de recherche vous pourrez trouver les 24 épisodes de cette très bonne série. Etant donné que ça fait plus de 6 mois que ces documentaires sont sur leur site sans qu'ils les enlevent laisse penser que ceux-ci sont là de façon légale... En tout cas, je l'espère...

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27 novembre 2007 2 27 /11 /novembre /2007 12:25

Staline meurt brutalement le 5 mars 1953 d’une hémorragie cérébrale. Ses funérailles sont l’occasion d’un gigantesque deuil national qui montre l’importance du culte de la personnalité autour du chef, embaumé dans un mausolée sur la place rouge aux côtés de Lénine. Des millions de gens défilent pour pleurer le « petit père des peuples » dans une cérémonie parfaitement orchestrée. Le Parti communiste français drape de noir son siège et toutes les mairies qu’il contrôle.

 
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Mais dans la coulisse, la lutte pour la succession commence entre les principaux collaborateurs de Staline. Elle va être impitoyable. Les alliances commencent entre les membres du parti pour le pouvoir. Gueorgui Maximilianovitch Malenkov, président du conseil des ministres, personnage un peu falot est propulsé au pouvoir le temps de fixer la succession. Mais dérrière la scène, la véritable bataille pour le pouvoir commence.

 

250px-Ac.beria3.jpgCelui qui semble être le principal candidat au pouvoir est Lavrenti Pavlovitch Beria. C’est le chef de la police politique de L’URSS depuis 1938. Georgien comme Staline, il est considéré par l’opinion publique soviétique comme son âme damnée et son exécuteur des basses œuvres. Il a pris la tête du NKVD en 1938 après avoir organisé la liquidation de son précédent chef, Nikolaï Iejov, lors des grandes purges de la fin des années 30. Il établit pendant la guerre une politique de terreur systématique contre les opposants et de déportation des populations « à risque » dans l’empire soviétique (tchétchènes, populations germanophones de la Volga…). Après la guerre, il continue à orchestrer la politique de terreur planifiée par Staline tout en étant aussi chargé du programme nucléaire de l’URSS. Paradoxalement (mais c’est une habitude sous le règne de Staline), son trop grand pouvoir a finit par le rendre suspect aux yeux du "Patron" de plus en plus paranoïaque. En janvier 53, profitant d’une affaire montée de toute pièce pour « purger » des associations antifascistes juives : « le complot des blouses blanches » où des médecins juifs sont accusés d’avoir assassiné des dirigeants soviétiques (dont Jdanov) sur ordre de la CIA, Staline fait ouvrir une enquête contre Beria pour n’avoir pas su prévenir ce complot, mais le conserve au Politburo, Bureau politique du Parti Communiste. La mort de Staline lui permet de prendre l’offensive. 

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Autre dauphin potentiel, Viatcheslav
Mikhaïlovitch Molotov. De son vrai nom Skriabine, Molotov a gardé comme Lenine ou Staline, le surnom de ses années de clandestinité d’avant la révolution d’octobre 1917 (tiré de Molot :le marteau, un des outils du travailleur ). Il devient ministre des affaires étrangères juste avant la guerre et négocie le pacte germano soviétique avec l’Allemagne nazie. Il accompagne aussi Staline à Yalta et Potsdam. Il reste à ce poste après la guerre et est notamment chargé de refuser le plan Marshall en 1947 et de représenter l’URSS à l’ONU. A noter que le célèbre « cocktail Molotov » bouteille d’essence enflammée a été baptisée en l’honneur de notre homme par les soldats finlandais qui se battaient contre les troupes soviétiques en 1939


b1458c20060429071911545.jpgEnfin, il y a celui qui va remporter la victoire : c’est Nikita Sergueievitch Khrouchtchev. D’origine ukrainienne, ce protégé de Staline a été l’un des organisateurs des répressions de masse contre les nationalistes ukrainiens dans les années 30. Il a été commissaire politique de Stalingrad pendant la guerre où son action morale a été jugée déterminante pour la victoire. Personnage jovial mais rusé, il était apparu jusqu’alors comme une personnalité secondaire. Pourtant, il a su nouer de nombreux contacts parmi les membres du bureau politique qui s'inquietent des réformes de Beria.
 
 
 
 
Il va falloir trois ans pour fixer le nouveau pouvoir. Malenkov, peu expérimenté est rapidement mis sur la touche. Beria en profite pour essayer de se placer comme le successeur légitime et paradoxalement joue la carte du libéralisme politique. Il amnistie les accusés du complot des blouses blanches et ouvre les portes des goulags (1 million de libérations parmi lesquels beaucoup de vrais criminels, ce qui va entraîner une hausse de l’insécurité !). Mais ces espoirs entraînent des troubles en URSS et dans les pays frères notamment en RDA où éclatent des grèves durement réprimées par le pouvoir communiste est-allemand. Mais au Politburo, d’autres dont Khrouchtchev veulent l’évincer. Il est arrêté en juin 53 dans l’enceinte même du Kremlin. Jugé en secret pour complot il sera purement et simplement exécuté en décembre. Des méthodes brutales qu’il avait lui-même souvent utilisées par le passé. 
 arton418.jpgLes 16 & 17 juin 1953 éclate une insurrection ouvrière à Berlin-Est, qui se répand rapidement dans toute l’Allemagne de l’Est dénonçant l’augmentation des cadences dans les usines et les chantiers, à salaire constant. La riposte de l'armée est impitoyable et de très nombreux allemands de l'Est fuient vers l'Ouest.

 

Beria liquidé, la lutte pour le pouvoir se fait plus feutrée. C’est un jeu d’alliance subtil qui voit deux clans se former, l’un autour de Molotov, l’autre autour de Khrouchtchev qui accède en 1956 au poste de premier secrétaire du parti Communiste. En 1956, Khrouchtchev frappe un grand coup lors du XXème congrès du parti communiste en dénonçant officiellement les excès du stalinisme. La déstalinisation va permettre à celui-ci d’évincer Molotov et de le pousser progressivement vers des postes honorifiques mais sans pouvoir (comme ambassadeur en Mongolie). Après les années 60 il est exclu du parti. Définitivement écarté du pouvoir il disparait du premier plan de la politique soviétique et meurt en 1986.

 
Dernier détail, Molotov, dans ses mémoires, prétendit que Beria se serait vanté devant lui d’avoir fait empoisonner Staline pour éviter d’être liquidé le premier. Même si cette accusation n’a jamais été prouvée, elle rend bien la délicieuse ambiance de paranoïa qui régnait à Moscou sous l’ère stalinienne.
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