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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 00:00

Un travail de Mickaël Morain (TL)

La  guerre  en  ex-Yougoslavie  ou  le retour  de la  guerre  en Europe

Le  cas  plus  particulier  de  la  Bosnie

                                                          Carte de l'ex-Yougoslavie avant la guerre

Le retour de la guerre en Europe se fera vers la fin du XX ème siècle avec l’explosion de la République Fédérale Socialiste de Yougoslavie . Cette explosion conduira à la formation de sept nouveaux Etats : La Serbie, le Monténégro, la Croatie, le Kosovo, la Slovénie, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine. Seul deux de ces pays ont accédé à l’indépendance sans passer par la case « guerre », ce sont la Slovénie et la Macédoine. Quant aux autres ils vont se faire la guerre ce qui amènera peu à peu le retour du terme « d’épuration ethnique », c’est le premier génocide recensé en Europe après la seconde Guerre Mondiale.

 

Le principal conflit se déroulera entre la Serbie, Bosnie et Croatie. Il y a plusieurs années de guerre caractérisées par des massacres, des viols, des crimes de guerre et même la création de camps de concentration. Ce conflit se caractérise également par des déplacements forcés et massifs de population autant du côté Croate, Serbe ou Bosniaque. Ces déplacements étaient en quelques sortes un enjeu stratégique pour faire fuir les populations locales et ainsi permettre de faire avancer de plus en plus leur armée dans les terres à conquérir. A cause de ces immigrés, les pays risquant d’être conquis se retrouvent devant une situation de terreur et incitent les habitants à quitter leurs lieux de vie et ainsi à aller s’installer dans une autre région voire un autre pays. Grâce à ce phénomène, un brassage important de population et de culture a été effectué. Grâce à ce procédé, nous aurions pu penser à une unification ou même un rapprochement des populations jusque là encore ennemies, mais ce ne fut pas le cas ; a contrario la haine s’est installée et à fait place à des actes terribles et à engendrer des guerres civiles.

 

Nous nous retrouvons alors face à un réel désordre de population, de politique et de culture. Pris par la peur et la terreur ont estime à environ 200000 jeunes qui ont fuient leurs pays pour éviter le service militaire (à noter que même les femmes aller au service militaire).

 

En parlant des femmes, j’aimerais introduire un petit témoignage qui m’a été fait il y a quelques temps de la part d’une personne proche que je connais personnellement. Voici une petite partie de son témoignage :

 

« Nous avons fuit le pays mes 3 soeurs et moi. Nous avons du laisser nos parents et fuir pour échapper au service militaire qui voulait évidemment dire une préparation à l’action militaire. Je suis arrivé à Marseille en France pour rejoindre ma tante qui avait émigrés déjà depuis plusieurs années. Avec mes sœurs, nous avons étaient séparées, une de mes sœurs est allé en Angleterre, une autre en Italie et une autre en Allemagne.

La maison que mon père avait construit de ses propres mains est maintenant dévastée, mes parents ont heureusement réussis a s’en sortir. Nous nous voyons peu à cause de la situation encore peu stable en Croatie. »

 

Selon le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, la guerre a coûté la vie à 102622 personnes, dont 55261 civils qui se répartissent de cette façon :

Bosniaques et Croates : 72000 dont 38000 civils et 6000 soldats croates.

Serbes de Bosnie : 30700  dont 16700 civils.

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J'en profite pour publier les derniers travaux d'élèves. Celui-ci est un peu confus, j'ai dû reformuler un grand nombre de phrases qui étaient incohérentes en français. De plus, pas de sources et peu d'illustrations, c'est dommage. L'utilisation d'un témoignage est intéréssante et aurait peut-être pu permettre d'approfondir encore la vision de ce conflit complèxe qui illustre les profondes divisions nationalistes qui subsistent encore sur notre petit continent.

En effet on avait eu tendance à l'oublier à l'époque de la guerre froide et de la construction européenne, mais les Balkans constituent une mosaïque ethnique incroyable. Des peuples aux langues, cultures et religions variées qui se partagent non sans mal un territoire réduit. Dans l'histoire, cette région a été l'objet de très nombreuses guerres. Noublions pas que c'est à Sarajevo qu'a commencé la première guerre mondiale lorsqu'un étudiant serbe nationaliste a abattu l'héritier du trône d'Autriche Hongrie pour protester contre l'annexion de la Bosnie par cette dernière.

Cette série de carte du Monde Diplomatique permet de comprendre l'incroyable complexité des peuples qui y vivent et les nombreux bouleversement territoriaux dans cette région au XXème siècle.


La Yougoslavie, "Union des Slaves du Sud" a été crée en 1919 lors du traité de Versailles à l'initiative de la Serbie qui va la dominer. Cette fédération composée de nombreux peuples de langues, cultures et religions différentes est restée fragile et pendant la seconde mondiale a été largement remise en cause lorsqu'un gouvernement croate installé par les nazis s'est mis à persécuter les autres peuples. Après la guerre, le chef de la résistance communiste, Josif Brosip dit Tito va installer un régime socialiste indépendant de l'URSS qui va fédérer davantage le pays et permettre de le rendre plus solide.

Sous la conduite de Tito, le pays semble trouver son unité et une voie originale entre les blocs occidentaux et soviétiques. "La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti." déclare le Maréchal Tito dont la forte personnalité fédére le pays. Si le régime est bien communiste, les européens peuvent sans problème venir faire du tourisme sur les superbes plages de Croatie.

 A la mort du grand homme en 1980, les tensions nationalistes reprennent, d'autant que la situation économique n'est pas très bonne. Dans les républiques de Croatie ou de Slovénie mais aussi en Serbie, les partis nationalistes gagnent du terrain, chacun rejettant sur l'autre la responsabilité des difficultés. Milosevic en Serbie, Tudjman en Croatie, la nouvelle génération de dirigeants jouent sur la fibre nationaliste pour se faire élire, au détriment de l'unité du pays et des droits des minorités .

En décembre 1990, alors que dans toutes l'Europe Orientale les régimes communistes disparaissent, des referendums sont faits en Croatie et en Slovénie, sous la pression des mouvements nationalistes locaux, sans en référer au gouvernement central. Les résultats sont favorables à l'indépendance. Les minorités serbes inquiétes pour leur sécurité appellent leurs frères de Serbie à l'aide. Les affrontements commencent entre l'armée régulière (majoritairement serbe) et les milices croates ou slovènes. Après de violents combats les deux républiques sécessionistes réussissent à garantir leurs indépendances avec l'aide de la Communauté Européenne, notamment de l'Allemagne qui voit là une opportunité d'accélerer l'effondrement du modèle communiste. La Slovénie réussissant même par la suite à intégrer l'Union Européenne


Mais c'est en Bosnie Herzégovine qui proclame à son tour son indépendance en 1992 que la guerre va être la plus violente. En effet l'équilibre éthnique y est beaucoup plus mélangé et Serbes, Croates et Musulmans Bosniaques (c'est le nom officiel de la population) se déchirent avec brutalité. La capitale Sarajevo est bombardée et assiégée par les milices serbes, mieux équipées. Les anciens voisins s'entre-égorgent désormais avec férocité. 

Après la guerre, on redécouvre les victimes disparues dans des charniers qui témoignent de la dureté des combats et des exactions sur les civils..

L'ONU envoie des casques bleus et ordonne le blocus des armes dans la région ce qui favorise en fait les Serbes et les Croates déjà équipés. Impuissants à arréter les combats, l'Europe redécouvre l'horreur des massacres de civils, du viol utilisé comme arme de guerre et des épurations éthniques à ses portes. La Serbie ouvre des camps de concentration où les prisonnier sont parqués dans des conditions effroyables. Les milices de chaque camps multiplient les exactions sur les civils entrainant des exodes massifs de population. 
L'Europe est surtout impuissante à empécher la guerre par la diplomatie et incapable militairement de contraindre les belligérants notamment serbes à cesser les combats. Il faudra l'intervention américaine au travers de l'OTAN qui bombarde Belgrade la capitale de la Serbie pour contraindre les Serbes à évacuer les territoires bosniaques et à négocier la paix. Ce seront les accords de Dayton patronés par les américains en 95 qui aboutiront au partage de la Bosnie en 2 entités. Serbes d'un côté, Bosno-croates de l'autre. Un partage qui va encore entrainer rancoeurs et exodes de populations..

Des mandats d'arrets pour crimes de guerre sont lancés après la guerre par le Tribunal Pénal International de la Haye contre les dirigeants essentiellement serbes qui ont ordonné les massacres de population civiles. A l'interieur de ce qui reste de la Yougoslavie, d'autres régions s'agitent à leur tour. Le Montenegro qui obtient sa séparation de l'ensemble qu'elle forme avec la Serbie en 2006. le Kosovo, berceau historique de la Serbie mais peuplé majoritairement d'Albanais devient un pays en 2008 après de nouveaux troubles violents. Même si la paix est revenue ces dernières années dans ce qui était la Yougoslavie, la situation reste toujours tendue dans toute la région.
                                                                              Des primes de la justice internationale pour la capture des dirigeants serbes accusés de crimes de guerre.

Loin d'apporter la paix espérée, l'effondrement du bloc communiste n'a fait que réactiver les vieilles rivalités nationalistes en plein coeur de l'Europe qui a redecouvert que ses vieux démons militaires et nationalistes ne sont pas forcément du passé.

Un dossier
plus complet de Radio Canada

 

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commentaires

C
Il est faux de prétendre que la Slovénie aurait accédé à l'indépendance sans passer par la case "guerre". Certes, la guerre de Slovénie n'a duré que dix jours, mais elle a quand même existé.<br /> <br /> Quand à qualifier Tito de "grand homme", je trouve ça un peu court et il ne serait pas inintéressant de rappeler que son régime fut une dictature, certes moins sanglante que l'URSS, et aussi de parler du culte de la personnalité autour de Tito.
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