Un travail de Laura Pardini (TL)
1. Sa biographie
Vladimir Vladimirovitch Poutine est le 7 octobre 1952 à Saint-Pétersbourg qui était encore à l’époque Leningrad. Il fait des études de droits dans sa ville natale et obtient son diplôme en 1975. Après une formation de 2 ans à Moscou il rentre au KGB les services secrets soviétiques où il restera 15 ans. Il devient père en 1985 et 1986 et se marie en 1993. Il parle couramment allemand et anglais en plus du russe.
2. Sa montée au pouvoir
Après sa démission du KGB en 1991 il devient influant au cœur de sa ville natale jusqu’en 1996 en étant notamment l’adjoint du maire de l’époque : Anatoli Sobtchak .
En 1996 Il est nommé adjoint au directeur des affaires de la présidence à Moscou. Boris Eltsine en est le directeur et c’est lui qui permettra a Poutine de monter jusqu’au gouvernement. En effet en 1999 il est nommé premier ministre par Eltsine, alors président. Fin 1999 il remplace Eltsine par intérim et devient président l’année d’après au suffrage universel. Il est réélu en 2004 jusqu’en 2007 où il ne pouvait être réélu et est remplacé par Dimitri Medvedev considéré comme son poulain. Actuellement il est redevenu premier ministre de la Russie.
3. Sa carrière de plus près
Dès le début de son mandat Poutine affiche son intention d'instaurer la "dictature de la loi" visant à lutter contre la mafia et les oligarques (personnalités du monde des affaires proche du pouvoir) industriels et financiers qui ont profité de la chute de l’URSS pour s’enrichir. Plusieurs de ces oligarques se sont soustraits à la justice en s'enfuyant du pays. De ce fait, l'évincement des oligarques des médias a amplifié le contrôle sur l'information de masse et induit une censure qui nuit au pluralisme politique russe.
Poutine marque diplomatiquement une certaine rupture avec l'Occident, contrairement à son prédécesseur Eltsine qui passait les intérêts du pays parfois en second plan. Avant la fin de son mandat, il met en place deux lois, l’une qui considère comme valide le scrutin quelque soit la participation et l'une pour interdire les manifestations le jour des élections.
En décembre 2007, Poutine, prend la tête de la campagne électorale pour viser la place de chef du gouvernement tout en respectant la constitution. Il l'emporte largement.
En mars 2008, son successeur Medvedev le nomme premier ministre.
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Un travail décevant, fait un peu à la va-vite, sans source, et qui s'avère être un survol complet de la question.
Le personnage de Vladimir Poutine a ceci de fascinant qu'il marque le retour au premier plan de la Russie, après les années de déclin qui ont suivi la chute du Mur de Berlin. Mais un retour qui s'accompagne de soupçons d'autoritarisme et d'une certaine tendance à retrouver une volonté impérialiste sur les anciennes républiques soeurs de l'URSS.
Lorsque Vladimir Poutine arrive au pouvoir dans les années 2000, c'est un quasi inconnu qui a l'image d'un fonctionnaire terne et sans charisme auquel la plupart des observateurs ne prédisent pas un grand avenir. Il faut dire qu'il arrive dans une Russie en proie au doute après les années de présidence de Boris Eltsine, le tombeur de Mikhaïl Gorbatchev.
La situation de la Russie s'était nettement dégradée: l'économie socialiste s'étant effondrée face au modèle capitaliste. Le puissant état soviétique n'était plus là pour assurer emplois à vie , logements et système de santé gratuit pour tous. Au contraire, la corruption et la criminalité explosent, les sous-marins nucléaires rouillent dans les ports faute d'entretien, soldats et fonctionnaires ne sont plus payés, l'espérance de vie recule et un certain nombre de fortunes se bâtissent très vite sur les ruines du système sans qu'on sache toujours avec certitude d'où vient l'argent. Les soupçons s'accumulent sur Boris Eltsine lui même qui doit faire face à des soupçons grandisssants de corruption. (photo: Eltsine et Poutine au moment de la passassion de pouvoir)
Si les années Eltsine sont marquées par l'arrivée de la démocratie en Russie, elles sont aussi celles où cette ancienne superpuissance semble s'effondrer et l'on se demande si on ne va pas dès lors classer la Russie dans les pays du Sud.
Lorsqu'il arrive au pouvoir en décembre 1999, Poutine est un inconnu en Occident. Par son parcours dans l'ancien KGB, il représente en fait les anciens responsables du parti communiste qui veulent reprendre les rênes du pouvoir pour mettre en place un régime fort qui doit permettre à la Russie de reprendre sa place de grande puissance face aux Etats-Unis. En septembre 99, une vague d'attentats extrémement violents ensanglantent les grandes villes du pays. Attribuée aux séparatistes tchétchénes, un petit état autonome de la Fédération de Russie dans le Caucase, elle est l'occasion pour Vladimir Poutine d'envoyer l'armée mater dans le sang la revolte tchétchéne et par là même de jouer sur la fibre nationaliste toujours très forte en Russie. Il faudra "buter les terroristes jusque dans les toilettes" déclare t-il. Des déclarations martiales qui font forte impression et contribuent à changer l'image de l'obscur fonctionnaire en un chef charismatique, ceinture noire de judo et combattant émérite.
Dans le même temps le pouvoir s'attaque frontalement à la corruption et au pouvoir des oligarques, ces sulfureux milliardaires qui ont bâtis leurs fortunes sur les ruines de l'URSS. Soit ils collaborent avec le pouvoir, soit ils ont de gros ennuis avec la justice qui n'hésite pas à expédier en prison quelques unes des plus grosses fortunes du pays.
S'appuyant sur la hausse des prix du pétrole et du gaz naturel, l'économie russe se redresse. L'aisance économique retrouvée permet à Vladimir Poutine de bénéficier d'un énorme crédit auprès de sa population. Il va être réélu triomphalement. Cette prospérité nouvelle doit être symbolisée par les Jeux Olympiques d'hiver de 2012 qui se tiendront à Sotchi, sur la mer Noire.
Revers de la médaille, l'opposition est muselée et il devient de plus en plus difficile de critiquer Poutine et son parti "Russie Unie". La mort mystérieuse de la journaliste Anna Politkovskaïa, enquêtant sur les exactions de l'armée en Tchétchénie, ou l'empoisonnement par un produit radioactif d'Alexandre Litvinenko ancien agent secret devenu opposant au pouvoir russe, ont jeté le trouble. Doit-on y voir un retour aux méthodes totalitaires de l'ére soviétique ? Beaucoup le pensent, mais il est difficile d'accuser ouvertement le Kremlin.
Et lorsqu'en 2008 il doit ceder sa place comme le prévoie la constitution, il devient tout naturellement le premier ministre de Dimitri Medvedev, son poulain. Pendant ce temps le parti Russie Uni a noyauté tout le pays, plaçant ses hommes aux postes clés, surveillant les médias, encadrant la jeunesse dans son mouvement Michki (les oursons) puis Nachi (les notres) pour les ados et envoyant sous des prétextes fallacieux les opposants en prison à l'approche des élections. Pas tout à fait une dictature mais pas tout à fait non plus une pure démocratie.
Sur le plan international, la Russie se raidit face aux Etats-Unis. Désormais, régulièrement, elle fait entendre sa voix dans les affaires du monde. Surtout, pour Poutine, la fin de l'URSS a été la principale catastrophe du XXème siècle. Il n'hésite pas non plus à peser lourdement sur les affaires des anciennes républiques de l'URSS. Celles-ci doivent éviter de facher Moscou car Poutine n'hésite pas à recourrir à la force pour faire valoir ses vues. .. C'est ainsi qu'à plusieurs reprises l'Ukraine se voit priver de gaz naturel pour défaut de paiement, coupant au passage l'approvisionnement de l'U.E. Ou bien il fait une guerre éclair à la Georgie pour soutenir les autonomiste russophones d'Ossètie.
Même si elle n'a plus tout à fait le rayonnement de l'ére soviétique, la Russie est redevenue une puissance majeure sur laquelle il faut compter. Au prix semble t-il d'un pouvoir fort qui s'accomode parfois à sa façon des exigences démocratiques...