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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 23:17

Un travail de Marion Loridan (TL)

Depuis le 1er janvier 2007, avec l'adhésion de la Bulgarie ainsi que de la Roumanie, l'Union Européenne compte 27 membres. Un nombre qui pourrait très prochainement augmenter puisque les pays des Balkans, mais aussi la Turquie, ont déposés leurs candidatures et négocient leurs entrées au sein de l'UE. Néanmoins les négociations avec la Turquie ont enclenché un nouveau débat chez les citoyens européens : jusqu’où ouvrir l’Union Européenne à de nouveaux entrants ? Doit dont se soucier avant tout du coût budgétaire ainsi que des conséquences économiques, des risques sociaux ou des problèmes géographiques que de nouvelles adhésions entraîneraient ?



Certes, avec un PIB (produit intérieur brut) avoisinant 16 748 milliards de dollars US, l’UE se place première puissance économique mondiale et ne connaît pas de réelles difficultés financières. Mais chaque nouvel élargissement lui coûte plusieurs milliards d’euros.

Les finances de l’UE (sous l’intitulé « Compétitivité et Cohésion » se cache en fait des dépenses relatives aux différentes adhésions européennes.)

Ainsi, le 5eme élargissement, en 2007, a engagé 33 milliards d'euros de son budget et ce pour que les nouveaux Etats membres puissent « développer leur politique agricole et régionale, améliorer leurs infrastructures, renforcer leur sécurité nucléaire, adapter leur système d'administration publique et protéger davantage leurs frontières ». De plus, 540 millions d’euros a été accordé à tous les Etats membres pour relancer la recherche, la culture et l’éducation.


Si nous nous penchons plus en avant sur le cas de la Turquie et de sa possible adhésion à l’UE, nous faisons face à des conséquences économiques non négligeables puisque la Turquie se placerait premier Etat en nombre d’habitants et en superficie. De ce fait elle se placerait directement en temps que « pays leader » et son industrialisation serait a revoir pour rentrer aux normes de l’UE.

                 La Turquie, sur un plan économique et sociale, face à l’UE des 15.

Les conséquences budgétaires peuvent être un frein à l’élargissement de l’UE, mais il ne faut pas s’y restreindre cependant.

           

Mais l’UE ne doit pas se limiter à une construction économique. Il existe en effet d’autres facteurs qui freinent ou encouragent l’UE a faciliter les adhésions d’autres membres possibles, tels les risques sociaux et l’idée que l’UE repose sur une politique commune qui garantie les droits de l’homme et la démocratie.

Ainsi l’élargissement de l’UE vers l’Est a encouragé des pays anciennement communistes et très peu développés à se frayer un chemin dans l’immense organisme qu’est l’UE. Ainsi, comme nous le disions précédemment, la Roumanie et la Bulgarie sont Etats membres depuis 2004. Or ces deux pays ont des revenues extrêmement bas par rapport au reste des Etats européens. De là, deux problèmes se posent. Le premier est celui des délocalisations, rendus possibles beaucoup plus facilement avec l’espace Schengen, puisque les firmes des pays plus développés vont immigrés dans ces pays où la main d’œuvre est moins chère et où il est pourtant facile d’exporter ses produits à tout le territoire européen. Le deuxième est celui de l’immigration. En effet il est dit que tous citoyens européens peuvent circuler à leur guise dans les pays membres de l’UE. Or, les Roumains par exemple, ont vite fait le choix d’une condition de vie meilleure et d’un salaire plus élevé dans un pays européen de l’Ouest, plus riche et développé, qui offre des possibilités de vie meilleure. Il se créé alors un système qui peut rapidement entraîné un risque de chômage élevé.

Mais il ne faut pas oublier que pour faire partie de l’UE, les Etats doivent respecter quelques contraintes imposées par l’organisme et ce dans l’optique du total respect de droits de l’homme dans le monde. Ainsi chaque Etats membres se doit de respecter la démocratie et les droits de l’homme. Pour revenir sur le cas de la Turquie, se sont aussi ses mesures sociales qui ralentissent, voire stoppe, sa possible adhésion. Certes, depuis 2001, la Turquie a travaillé dans le sens des droits de  l’homme et de la démocratie en abolissant la peine de mort, en revoyant à la baisse les prérogatives constitutionnelles de l'armée, et en reconnaissant l’identité kurde. Cependant, la Turquie ne veut toujours pas reconnaître le génocide arménien qui eu lieu lors de la première guerre mondiale.  Quant aux pays des Balkans, tout n’est plus qu’une question de temps puisque ces Etats se sont peu à peu remis de la guerre de Yougoslavie et respecte autant la démocratie que les droits de l’homme, de plus, ces pays sont totalement intégrés géographiquement au sein de l’UE. Mais alors, sur le plan géographique justement, jusqu’où peut aller l’UE ?

C’est principalement avec la candidature de la Turquie que la question s’est posée de savoir si, oui ou non, cet Etat pouvait être inclus dans l’UE malgré le fait de son éloignement. En effet, la Turquie n’est pas un Etat au cœur de l’Europe, mais dans sa périphérie. Mais dans les faits, l’UE n’est qu’une construction mentale, qui n’est délimitée par aucune frontière concrète de l’Asie. Et du fait de ce flou autour de l’UE, des pays africains méditerranéens déposent eux aussi leur candidature. Dans ce cas, il est clair que ces Etats font partie du continent africain, mais pour la Turquie, cette question reste incertaine. De plus, la Turquie est un point stratégique, qui s’ouvre directement sur le Moyen Orient et ses mines de pétroles.

Comme nous l’avons dit plus haut, la Turquie est un pays aussi important en terme d’habitants que de superficie. Or, pour de nombreux citoyens européens, l’UE est une construction mentale qui repose d’une part sur un espace géographique précis et limité, ce que nous verrons par la suite, mais aussi sur une vieille coutume qui rassemble des Etats chrétiens, et il faut savoir que 99% des Turcs sont de religion musulmane. L’adhésion de la Turquie serait une adhésion symbolique qui encouragerait les pays musulmans à poser leur candidature.  Et c’est principalement pour cette raison qu’il existe de nombreuses appréhensions quant à l’adhésion de la Turquie.


Caricature de Plantu où Valéry Giscard d’Estaing (qui s'était prononcé contre l'entrée de la Turquie dans l'UE) est représenté face au peuple turc.

L’Union Européenne est donc un espace flou, qui depuis 2004 fonctionne un peu « au ralenti », mais où chaque adhésion est un pas décisif qui entraîne une reconstruction mentale, des habitudes européennes qui doivent changer, des conséquences financières ou sociales considérables. Et c’est encore pourquoi aujourd’hui, pour bon nombre de citoyens européens l’UE reste floue et indécise et que la question de l’élargissement est présent dans tous les esprits.



Vidéo « Le dessous des Cartes » sur la question « L’Europe, pour quoi faire ? »


Source :
·         Site de l’ « Assemblée Nationale »
·
        
Site de « La Documentation Française »
·
        
Site de « Arte », rubrique « Les Dessous des Cartes »
·
        
Wikipédia pour plusieurs définitions ou informations sur les événements historiques de l’Union Européenne
·         Le site d'histoire du lycée Sainte Marie de Gignac-Marignane (Bouches du Rhône)

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Mieux vaut tard que jamais, voici enfin le dernier travail sur l'Union Européenne, avec un certain retard. Cela aurait été dommage, il est plutôt bien fait et permet d'embrasser de façon assez large la question de l'intégration de nouveaux pays et notamment la Turquie, celui qui fait le plus débat jusqu'à présent.

Mais il ne faut pas oublier qu'outre la Turquie se pose la question des anciennes républiques de l'URSS :la Bielorussie, l'Ukraine, la Moldavie,  mais aussi dans le Caucase l'Arménie et la Georgie qui ne verraient pas d'un mauvais oeil une entrée dans cet espace de prospérité économique. Sans compter le Maroc qui a déjà fait sa demande, plus symbolique qu'autre chose dans sa volonté de nouer des relations plus étroites avec son premier partenaire économique. 

Sans compter la Russie. Que faire si un jour ce géant demande à rentrer dans l'U.E. ?

C'est aussi une crise profonde de scepticisme à laquelle  l'U.E. doit faire face:  en effet si le projet était enthousiasmant dans ses débuts en "petit comité", il est dévenu de plus en plus lourd et complèxe à gérer à 27 et les habitants des pays riches de l'Ouest regardent avec méfiance voire irritation l'entrée des "pauvres" de l'Est. C'est pourquoi de plus en plus, l'Europe se tourne vers le "partenariat" avec ses voisins pluôt que vers l'adhésion pure et simple. Ainsi, fin mars 2009, la chancelière allemande Angela Merkel  a prôné une "pause" dans l'élargissement de l'Union européenne jetant un certain trouble en Croatie ou en Bosnie qui rêvent d'intégrer l'UE.



Pour approfondir: des données juridiques sur les conditions d'entrée des candidats à l'Union sur le site : touteleurope.fr
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