Ca y est, le grand moment est passé, ce matin les sujets sont tombés, l’épreuve s’est déroulée. Alors, alors… cette année la question dominante est en histoire. Pas de mauvaises surprises, les sujets sont assez larges, reprenant parfois les intitulés de chapitres entiers et ne recèlent aucun piège véritable.
Par contre, ça fait toujours plaisir de voir que les commentaires des correcteurs de l’année passée n’ont absolument pas été pris en compte par les concepteurs de l’épreuve. Revoilà donc les sujets sur papier jaune poussin, y compris les fonds de carte qui, comme il se doit, occupent à peine les deux tiers de la page et ont été parfois livrés avec des taches d’encre.
Pour l’instant étant de surveillance à Pablo Neruda toute la journée, j’ai pu récupérer un sujet de S mais pas ceux de ES/L. Alors voici quelques pistes de correction à chaud sur les sujets d’abord les compositions, demain j’aborderai les études de documents et les croquis :
Sujet I. Composition : La guerre froide (1947 – 1991)
Un sujet à la fois simple et surtout extrêmement vaste puisqu’il englobe le terme guerre froide sous son acception la plus large c'est-à-dire l’ensemble de l’affrontement entre le bloc soviétique et le bloc américain, depuis la grande rupture après l’alliance de la guerre contre l’Allemagne nazie à la démission de Gorbatchev et à la désintégration de l’URSS.
La principale difficulté de la question repose justement sur le gigantisme de celle-ci, surtout qu’aucune chronologie ne vient l’aider. C’est notamment parce que la périodisation de ces 44 ans va s’avérer un point important de la composition. Le risque est donc de finir par s’égarer à force de vouloir parler de tout, d’où l’importance de bien structurer son plan.
La problématique va mettre l’accent sur le fait que cette guerre est dite froide parce les deux camps refusent l’affrontement direct et choisissent des voies détournées pour rivaliser et imposer leur modèles.
Voici une proposition de plan :
La constitution de deux blocs antagonistes
Deux modèles face à face : démocratie et capitalisme contre dictature du prolétariat et collectivisation
Les armes d’un affrontement feutré : l’équilibre de la terreur rapidement atteint d’où nécessité d’agir de façon indirecte : propagande/ espionnage / utilisation du sport comme symbole / course à l’espace et bien sûr intervention par pays interposés.
L’affrontement majeur (1947 -1975)
Une fragile co-existence pacifique (56 - 62) : Amélioration des relations en apparence après la mort de Staline, les américains n’interviennent pas en 56 en Hongrie. l’URSS progresse (Spoutnik et Gagarine, Révolution à Cuba) mais montre aussi les limites de son système en commençant à se brouiller avec la Chine et en construisant le mur de Berlin. Point culminant la crise des missiles.
Une détente qui masque mal la rivalité (62 – 73) : Téléphone rouge et désarmement qui marquent une baisse de la tension nucléaire mais la guerre du Vietnam ou la progression du communisme dans les pays nouvellement décolonisés en montrent les limites.
De Deux Superpuissances à un Nouvel Ordre Mondial ? (73 -91)
Les Etats-Unis affaiblis face à une URSS en apparence triomphante. (73-79) Crise économique touchant le modèle capitaliste, défaite au Vietnam, Watergate, les Etats-Unis doutent et semblent reculer alors que l’URSS bien que minée à l’intérieur par la corruption et la bureaucratie triomphe dans le monde jusqu’en Afghanistan. De nouvelles menaces apparaissent (islamisme iranien) remettant en cause le modèle simple des deux blocs.
La guerre fraîche (79-85) retour des tensions, « America is Back » de Reagan face à la crise de succession de Brejnev. Crise des Euromissiles, projet IDS, accrochages entre avions de chasses soviétiques et américains en Asie (affaire du boeing sud-coréen abattu par erreur par un mig soviétique croyant avoir à faire à un avion espion américain) On frôle de nouveau la guerre nucléaire à plusieurs reprises. Avec l’arrivée de Gorbatchev et la catastrophe de Tchernobyl les carences du système soviétique apparaissent au grand jour.
Les tentatives de reforme de Gorbatchev (85-89) : Perestroïka, Glastnost d’où une nouvelle détente avec les Etats Unis car l’URSS à besoin de son aide financière.
La fin de la troisième guerre mondiale ? (89-91) : L’effondrement de l’URSS et le triomphe des Etats-Unis. Chute du mur de Berlin puis désintégration de l'URSS pendant que les Etats-Unis mènent la coalition dans la première guerre contre l’Irak où ils lancent l’idée de Nouvel Ordre Mondial
Bon je fais plus court pour le suivant
Sujet II Composition :La France dans le monde sous la Vème république
Un sujet plus difficile car c’est un chapitre que nous avons vu rapidement en fin d’année notamment au travers de photocopies. Attention au hors sujet toujours possible, pas de questions purement politiques ou économiques.
La chronologie est un peu courte mais aborde clairement les trois thèmes à développer : la France et ses colonies, la France dans la guerre froide et face à la puissance américaine et enfin la France dans la construction européenne. C’est donc la place même de notre pays qui passe du statut d’immense empire colonial à celui de puissance moyenne qui se cherche au sein du grand ensemble européen.
Plusieurs possibilités s’offrent à nous un plan chronologique qui développerait les grandes phases de l’évolution de notre pays ou un plan thématique autour de ces trois thèmes centraux :
I De l’Empire à la coopération
A. la liquidation de « l’épine dans le flanc » de la France : La décolonisation après la 2nde guerre mondiale L’Indochine l’Algérie, L’Union Française puis la Communauté française.
B. La mainmise de la France sur l’Afrique : liens économiques, franc CFA, soutien à des régimes amis pas toujours très démocrates (Tchad, Gabon, Togo…), présence militaire qui entraîne l’intervention régulière de l’armée pour garantir nos intérêts vitaux (Centrafrique, Tchad, Cote d’Ivoire). Une présence en déclin.
C. Une présence dans le monde toujours importante : 6ème puissance économique, Francophonie, vaste Zone Economique Exclusive, DOM TOM.
II Une position particulière sur la scène internationale
A. Le choix du camp occidental La IVème République est clairement atlantiste. Exclu de Yalta-Potsdam mais occupation de l’Allemagne. Reconstruction, Plan Marshall, entrée dans l’OTAN, Recul à Suez face aux injonctions américaines
B. De Gaulle et une certaine idée de la France. Dans le camp occidental mais indépendance nucléaire et sortie de l’OTAN. Politique poursuivie par ses successeurs. Crise des Euromissile où Mitterrand rappelle toutefois que la France est dans le camp occidental. L’indépendance française et le multilatéralisme défendu par Chirac. Opposition française à la 2ème guerre du Golfe.
C Le retour au bercail depuis l’élection de Sarkozy. Rapprochement avec les Etats-Unis. Retour dans l’OTAN. La France se redéploie
III) L’engagement européen
A. Un fondateur et un moteur : construction européenne, couple franco allemand, la France bâtit son renouveau économique sur l’UE (notamment la PAC)
B. La France place ses espoirs dans l’Europe et accepte de transférer une partie de ses compétences. Parlement européen élu par le peuple, monnaie commune, volonté de construire une armée commune, une politique étrangère commune.
C. Mais parfois aussi des ratés : opposition de Gaulle à l’entrée de la Grande Bretagne dans l’UE, refus du traité constitutionnel en 2005, désenchantement de la population face à une Europe mal comprise et mal expliquée. Elections européennes qui passionnent peu
La suite demain... et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires.