9 janvier 2008
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Travail réalisé par Cécile Rolland et Loïc Rebaodo (TL)
Pour compléter cette biographie: le célébre discours ici en vidéo ci dessous ainsi que son texte avec une traduction française.
Martin Luther King I have a dream (sous-titres français)
Martin Luther King continue à être célébré aux Etats Unis: Des instituts de recherche perpétuent son action. Le 3ème lundi de janvier ( 21 janvier pour cette année 2008) est le "Martin Luther King Day" et est officiellement férié depuis les années 80.
Le site Bricabraque a fait une série d'articles remarquables sur la lutte des afro-américains pour leur émancipation, comme sur la musique noire américaine qui popularisa leur cause.
Un mot enfin sur l'assassinat toujours encore teinté de mystére de Martin Luther King. Son auteur fut rapidement identifié grace à ses empreintes digitales retrouvées sur les lieux comme étant James Earl Ray, un repris de justice et ségrégationiste blanc illuminé, issue d'une de ces familles de blancs très pauvres du Sud des Etats Unis qui formaient le terreau des adeptes du "White Power". En fuite pendant 2 mois, il finit par être arrété à Londres et être extradé aux Etats-Unis où il est condamné à 99 ans de prison après avoir plaidé coupable pour éviter la peine de mort. Dans les années 70, il reviendra sur ses déclarations en disant qu'il n'a pas tiré sur King mais qu'il a été manipulé par un certain Raoul et son frère Johnny, peut-être liés à la mafia, mais aussi au FBI et qui se seraient présentés comme partisans de sa cause raciste avant de s'arranger pour lui faire porter le chapeau de l'assassinat.
Après sa mort en 1999, la famille King ébranlée par les révélations de Ray a demandé la réouverture de l'enquête et émet toujours officiellement des doutes sur la thèse de l'acte d'un tueur isolé. Pourtant, après une nouvelle étude des pièces du dossier, la culpabilité de Ray a été réaffirmée, rien ne permettant d'étayer la thèse du complot. Malgré tout, celle-ci reste toujours populaire dans une Amérique qui demeure traumatisée par toutes les morts violentes des années 60, les frères Kennedy, Malcolm X ou Martin Luther King...
Né à Atlanta dans une famille de pasteurs, Martin Luther King, ecclésiastique comme sa famille, bénéficie d’un statut social plus aisé que la majorité de ses concitoyens noirs des Etats-Unis... Militant non-violent pour les droits civiques des noirs, Martin Luther King dont la ligne d’action est l’évangile a joué un rôle majeur pour l’émancipation des Afro-américains et la prise de conscience de l’injustice de la ségrégation aux Etats-Unis. Son discours pour la fraternité entre noirs et blancs, est devenu un véritable hymne à la solidarité et à l’espoir d’entente entre toutes les communautés.
Le 1er décembre 1955, une citoyenne Etats-unienne noire du nom de Rosa Parks refuse de céder sa place à un blanc dans un autobus de Montgomery à l’exigence du chauffeur et se fait interpeller par la police. C’est cet acte de ségrégation qui va inciter les personnalités noires de Montgomery à faire un appel au boycott de la compagnie de bus de la ville. Le soir de ce premier jour d’action, une organisation prônant la lutte pour les droits civiques et ainsi l’amélioration de Montgomery est créée et un dénommé Martin Luther King en est élu leader. Pendant près d’un an, le mouvement se poursuivra malgré les tentatives d’intimidation concentrées sur Luther King : attentat contre son domicile, emprisonnement... La Cour Suprême finira par donner tort à la compagnie de bus et, par la suite des actions de Luther King, déclarera également (en 1956) l'abolition des barrières raciales dans les institutions.
A la suite de cette victoire au retentissement national, Luther King participe avec les leaders noirs des 10 états du Sud à la fondation d’une organisation nationale : le SCLC (Conférence des Leaders Chrétiens du Sud). Elu président, il décide d’étendre à l’ensemble du pays sa lutte pacifique pour les droits civiques des noirs. Par ailleurs, les actions contre la ségrégation raciale se multiplient dans les Etats-Unis : mouvement étudiant en 1960, campagne de Birmingham en 1963 (aboutissant à un discours de Kennedy décrétant le bannissement de la ségrégation)… Il rencontre également des personnalités éminentes tel que le président Eisenhower.
Mais Luther King doit aussi subir les attaques de ses adversaires. En l’espace de cinq ans, il doit faire face à une accusation de fraude fiscale, à un passage à tabac par la police, à une tentative d’assassinat mais aussi à plusieurs séjours derrière les barreaux... Mais il rétorque a ses adversaires : «À votre force physique, nous imposerons notre force morale. Faites nous ce que vous voudrez, nous continuerons à vous aimer.», toujours avec la même foi. Face à la prison, il reçoit le soutien de grandes personnalités politiques : ainsi Kennedy intervient en faveur de sa libération en 1963.
Le 28 août 1963, Luther King est à la tête de la marche pour le travail et la liberté, à Washington. Devant 250 000 personnes, il prononce son célèbre discours connu sous le nom suivant : « I have a dream » (« Je fais un rêve »).Il déclare par ses vœux le souhait d’un pays où chacun partagerait les mêmes droits, dans la justice et la paix. Ce discours le mène, en 1964, à la réception du prix Nobel de la paix. Il devient alors une figure mondialement reconnue.
Pourtant, son influence diminue au sein de la communauté afro-américaine, les idées plus radicales et plus violentes de Malcom X prenant le dessus sur la lutte pacifique. La communauté noire est désormais vue aux Etats-Unis comme les banlieues pauvres et violentes des grandes villes. En 1963, l’assassinat de Kennedy, perçu comme un défenseur des noirs, diminue encore l’espoir d’égalité. Ainsi Luther King paraît quelque peu en retrait et impuissant face aux émeutes de Watt (petit centre de pauvreté de Los Angeles) qui durèrent 40 jours et firent 34 morts et environ un millier de blessés. Il est toutefois, aux cotés du président Johnson en 1965 lorsque celui-ci signe le « Voting Rights Act » qui garantit l’égalité civique.
Cette même année Martin Luther King commencera à exprimer son opinion quant à la position des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam dénonçant l’attitude du pays. Il prononce à ce sujet le discours « Au-delà du Viêt Nam: le moment de briser le silence » ( New York). Dans ce même discours Luther King questionne l’alliance des Etats-Unis avec « les propriétaires terriens de l'Amérique latine » et demande pourquoi les États-Unis répriment au lieu de soutenir les révolutions des « peuples pieds nus et sans chemise » du tiers monde. Dans ce discours transparaissent ses idées politiques, il y critique la vie politique et économique de la nation. S’opposant ainsi ouvertement à l’idéologie capitaliste et au rôle des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam il se fait de nouveaux ennemis : La presse américaine ( Time ou encore The Washington Post ) écrit contre lui.
Parmi les ennemis de Martin Luther King on compte aussi le FBI qui depuis 1961 enquête sur ses liens et ceux de la SCLC avec le communisme. En 1962 le FBI découvre qu'un de ses conseillers les plus importants, Stanley Levinson avait été impliqué avec le parti communiste des États-Unis. Il les mettra alors tous deux sous surveillance en installant par exemple des micros cachés dans les chambres d'hôtels que le pasteur utilisait lors de ses déplacements à travers le pays.
Cette tentative de prouver que Luther King était communiste était due au fait que beaucoup de ségrégationnistes croyaient que les noirs du Sud avaient été manipulés par des communistes. Aussi Levinson qui était avocat, avait eu des liens avec le parti communiste au cours de négociations commerciales, mais le FBI refusa de croire les rapports qui indiquaient que Levinson n'avait plus aucune association avec eux.
Comme aucune preuve du communisme de Martin Luther King n’était donnée le FBI tenta de le discréditer à travers sa vie privée en envoyant des rapports à des journalistes, l’accusant d’infidélité des alliés ou sources de financement possibles de la SCLC, et à sa famille. L’affaire fut très vite rendue publique. Le FBI envoya également des lettres anonymes à Martin Luther King, le menaçant de révéler plus d'informations s'il ne cessait pas son militantisme pour les droits civiques.
Le 4 avril 1968, alors qu’il prépare une nouvelle marche contre la pauvreté, Martin Luther King est assassiné sur le balcon de sa chambre d’hôtel à Memphis. Le FBI qui le surveillait d’un bâtiment de l'autre côté de la rue furent les premiers à arriver sur les lieux pour lui administrer les premiers soins. Pour les partisans d'une théorie de la conspiration, leur présence si proche des lieux du crime était une confirmation que le FBI était impliqué dans l'assassinat. Mais là encore rien n’est prouvé.
Avant sa mort, Luther King commençait a mettre en place une lutte contre la misère, car celle-ci s’imposait comme étant le nouveau moyen indirect de ségrégation qui touchait durement les Afro-américains.
Malgré son assassinat et donc son impossibilité d’agir contre la pauvreté, ses méthodes non-violentes ont été fondamentales pour l’accomplissement de l’égalité des droits tout en évitant de plonger le pays dans une guerre civile. Ayant toujours prôné la méthode pacifique, Martin Luther King s’est imposé au même titre que Gandhi comme le symbole d’une lutte ne laissant place aux armes.
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Pour compléter cette biographie: le célébre discours ici en vidéo ci dessous ainsi que son texte avec une traduction française.
Martin Luther King I have a dream (sous-titres français)
Martin Luther King continue à être célébré aux Etats Unis: Des instituts de recherche perpétuent son action. Le 3ème lundi de janvier ( 21 janvier pour cette année 2008) est le "Martin Luther King Day" et est officiellement férié depuis les années 80.
Le site Bricabraque a fait une série d'articles remarquables sur la lutte des afro-américains pour leur émancipation, comme sur la musique noire américaine qui popularisa leur cause.
Un mot enfin sur l'assassinat toujours encore teinté de mystére de Martin Luther King. Son auteur fut rapidement identifié grace à ses empreintes digitales retrouvées sur les lieux comme étant James Earl Ray, un repris de justice et ségrégationiste blanc illuminé, issue d'une de ces familles de blancs très pauvres du Sud des Etats Unis qui formaient le terreau des adeptes du "White Power". En fuite pendant 2 mois, il finit par être arrété à Londres et être extradé aux Etats-Unis où il est condamné à 99 ans de prison après avoir plaidé coupable pour éviter la peine de mort. Dans les années 70, il reviendra sur ses déclarations en disant qu'il n'a pas tiré sur King mais qu'il a été manipulé par un certain Raoul et son frère Johnny, peut-être liés à la mafia, mais aussi au FBI et qui se seraient présentés comme partisans de sa cause raciste avant de s'arranger pour lui faire porter le chapeau de l'assassinat.
Après sa mort en 1999, la famille King ébranlée par les révélations de Ray a demandé la réouverture de l'enquête et émet toujours officiellement des doutes sur la thèse de l'acte d'un tueur isolé. Pourtant, après une nouvelle étude des pièces du dossier, la culpabilité de Ray a été réaffirmée, rien ne permettant d'étayer la thèse du complot. Malgré tout, celle-ci reste toujours populaire dans une Amérique qui demeure traumatisée par toutes les morts violentes des années 60, les frères Kennedy, Malcolm X ou Martin Luther King...
La marche sur Washington du 28 août 63